Gabon : la BGFI et la Belgolaise font alliance
Publié le 26 mai 2003 Lecture : 2 minutes.
Minicoup de tonnerre sur le paysage bancaire africain : la BGFI Bank, dirigée par Henri-Claude Oyima, et la Belgolaise ont signé, le 2 avril dernier, un accord de collaboration commerciale et technique destiné à encadrer et promouvoir leurs relations bilatérales. Le premier établissement financier gabonais et la banque belge, actionnaire de onze banques africaines, ont conclu un partenariat d’un genre nouveau. Sa particularité : il dépasse le cadre d’un simple contrat d’assistance technique pour revêtir la forme d’une coopération bilatérale de « complémentarité ». Les deux établissements s’ouvrent mutuellement leurs réseaux afin d’apporter à leurs clientèles respectives une couverture de services africaine, mais aussi internationale. L’accord de collaboration permet à la Belgolaise d’investir trois pays africains de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) dont elle était jusque-là totalement absente – et, ainsi, de renforcer son implantation en Afrique centrale : au Gabon tout d’abord, mais aussi au Congo-Brazzaville et en Guinée équatoriale. La banque belge pourra y entreprendre des opérations de financement à l’import et à l’export de ses clients actifs dans la région, mais également monter des opérations de syndication et de financements structurés. Pour la BGFI, les avantages sont tout aussi substantiels : le nouveau partenariat lui permettra de poursuivre sa politique de développement international, menée au sein de la Cemac. La banque gabonaise bénéficiera en outre de l’expertise internationale et du savoir-faire opérationnel, dans les domaines de l’informatique, du contrôle interne, du contrôle de gestion, de l’organisation bancaire, de la formation du personnel d’encadrement d’un grand groupe financier européen, dont la spécificité est de « penser Afrique ». La BGFI pourra enfin compter sur le soutien de la maison mère de la Belgolaise, le groupe Fortis. Avec un total de bilan de 486 milliards d’euros au 31 décembre 2002, ce dernier représente le premier acteur financier belge. Via la Belgolaise, c’est l’ensemble du réseau de Fortis qui s’ouvre à la BGFI pour les opérations internationales de ses clients « grandes entreprises ».
L’accord marque une évolution majeure dans le paysage bancaire de l’Afrique centrale : il permet à la BGFI de conforter son rôle de premier établissement financier gabonais (entre 1998 et 2002, elle a connu une ascension fulgurante, triplant son total de bilan, pour atteindre 556 millions d’euros l’an dernier) et à la Belgolaise de renforcer sa présence sur sa zone de prédilection.
