Mali : une attaque jihadiste fait 37 victimes, dont 27 civils touaregs

Deux villages ont été attaqués le 15 janvier par des hommes armés apparentés à l’État islamique dans le Grand Sahara, qui ont exécuté des combattants du Mouvement pour le salut de l’Azawad et des civils parmi lesquels ils ont ciblé exclusivement des membres de la communauté daoussak.

Des militaires maliens lors d’une patrouille aux abords de Ménaka, dans le nord du Mali, en 2014. © Dorothée Thiénot pour Jeune Afrique

Des militaires maliens lors d’une patrouille aux abords de Ménaka, dans le nord du Mali, en 2014. © Dorothée Thiénot pour Jeune Afrique

Publié le 17 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

« Des hommes armés ont attaqué le 15 janvier les villages de Taghatert et Inekar-Ouest, respectivement à 40 et 45 km de Ménaka, où se trouve un léger poste de sécurité du MSA », peut-on lire dans un communiqué de presse paru ce 16 janvier et signé par Mohamed Ag Albachar, l’un des porte-paroles du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), un groupe touareg principalement issu de la fraction de Daoussak qui lutte contre les groupes armés de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS).

Selon une source sécuritaire malienne qui s’est rendue sur les lieux, « plusieurs combattants visiblement apparentés [au mouvement jihadiste] sont arrivés vers 16 heures sur des motos et ont attaqué le village de Inekar-Ouest. Ils ont réussi à tuer les 7 combattants du MSA qui tenaient un check-point à l’entrée du village avant de rentrer dans les campements touareg et d’exécuter 18 civils, tous de la fraction daoussak ».

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Faille du dispositif sécuritaire

Les assaillants se sont dirigés ensuite vers Taghatert, un autre village situé à une dizaine de kilomètres d’Inekar-Ouest, où ils ont abattu trois combattants du MSA et neuf civils. « Ils ont choisi leurs victimes parmi les Daoussak, en épargnant les membres de la communauté iboghilitane », précise notre source.

L’attaque n’a pas été revendiquée mais porte la marque des jihadistes qui font des représailles sur les populations touaregs, jugées  proches du MSA et des groupes apparentés. « Il peut aussi s’agir de règlements de comptes entre tribus qui agiraient sous la bannière des terroristes ou des mouvements d’auto-défense de la zone », nous confie une source sécuritaire occidentale qui suit la situation sur le terrain, et pour laquelle « il reste encore des zones d’ombre ».

Cette attaque intervient alors que Moussa Ag Acharatoumane, le chef du MSA lui-même menacé par les jihadistes à plusieurs reprises, était en réunion avec les chefs des fractions touareg près de la frontière. Une visite qui a probablement contribué à créer un déséquilibre dans l’appareil sécuritaire du MSA, plusieurs combattants et véhicules ayant été détachés pour assurer sa sécurité. Une opportunité aussitôt saisie par les jihadistes.

Hausse des attaques contre les civils

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Dans la région de Ménaka, la communauté daoussak est particulièrement visée par les attaques des groupes armés de l’EIGS, qui  accusent les touareg d’être des collaborateurs de l’opération Barkhane.

Depuis 2018, les attaques contre des civils ont augmenté dans cette région frontalière du Niger. La mission de l’ONU au Mali a documenté une centaine de cas de violations des droits de l’homme en 2018 dans cette région.

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