Espèce de chiraquien !
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S’il m’était donné de refaire des études, je prendrais bien la route de la Savoie : il se trouve à Chambéry une université comprenant en son sein un laboratoire consacré à… l’insulte. Selon Mme Lagorgette, maître de conférences, les insultes tournent autour de six catégories : les métiers dépréciés (putain, flic), les animaux (blaireau, porc), l’apparence physique (grande gueule, pue-du-cul), les traits moraux (feignant, radin), les noms propres (Harpagon, Marie-couche-toi-là) et les substances négatives (merdes, chiures).
Les textes les plus anciens font référence aux… femmes et aux Sarrasins. Les femmes étaient traitées de paillardes (femmes légères), les Sarrasins de païens, félons ou culs-verts (esclaves affranchis). Très vite ont fleuri les qualificatifs de mignon (homosexuel), putain ou… fils de prêtre.
De nombreux auteurs ont élevé l’insulte au rang d’art poétique, de Frédéric Dard à Rabelais et Céline. Mais à vrai dire, qu’est-ce qu’une insulte ? On manque de critères pour en donner une définition uniforme. Les expressions « va-donc-hé » ou « espèce de » transforment une phrase en insulte. « Chiraquien » n’est pas une insulte, mais « espèce de chiraquien » le devient.
L’insulte est universelle ; seuls ceux qui dominent mal une langue répugnent à la manier, car « insulter nécessite une intimité avec le vocabulaire ».
Les deux favoris au hit-parade actuel ? « Salope » et « enculé ».
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