Des Anglophones au 57 bis

Quand sept journalistes africains non francophones nous rendent visite, ils réclament une édition en anglais.

Publié le 27 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

Le gouvernement français s’intéresse de plus en plus à l’Afrique non francophone. Sortir des « pays du champ », développer les accords commerciaux, contrer les États-Unis… les raisons sont multiples. Toujours est-il que le ministère des Affaires étrangères déploie de grands efforts pour expliquer son point de vue aux Africains anglophones ou arabophones qui le connaissent moins bien que les Sénégalais, les Ivoiriens ou les Gabonais.
C’est la raison pour laquelle le Quai d’Orsay organise, comme tous les ministères des Affaires étrangères des grands pays industrialisés, des voyages en France pour les journalistes ou les professionnels de ces pays.
Dans le cadre de ces voyages d’une semaine, où les visiteurs rencontrent les politiques et les officiels qui travaillent sur l’Afrique au sein du gouvernement français ou d’institutions culturelles, nous avons reçu à notre siège, deux délégations de journalistes anglophones. Des Libyens et des Soudanais les avaient précédés il y a quelques mois.
Le 15 mai, donc, quatre journalistes, auxquels le gouvernement français voulait expliquer sa position sur le Nepad (Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique), notamment, sont venus au 57 bis, rue d’Auteuil : Estelle de Bruyn, journaliste au quotidien namibien Republikein ; Ben Ephson, directeur et rédacteur en chef du Dispatch ghanéen ; Peter Fabricius, rédacteur en chef international du groupe des Independent Newspapers d’Afrique du Sud ; et Oghogho Arthur Obayuwana, journaliste au quotidien nigérian The Guardian.
Le 20 mai, c’était le tour de Robert Jamieson, rédacteur en chef du quotidien malawite The Chronicle, Joseph Chanda, rédacteur en chef du Daily Mail, organe gouvernemental zambien, et de Samson Mujuda, rédacteur en chef du quotidien d’opposition du même pays, The Post.
Tous déçus de ne pouvoir lire les articles parus dans l’hebdomadaire ou les mensuels de notre groupe, ils étaient cependant ravis de voir le fonctionnement de nos rédactions.
Leur voyage à Paris leur a beaucoup plu : les mets délicats, l’architecture impressionnante, les jolies jeunes femmes, la grisaille parisienne… mais surtout leurs rencontres avec des membres du gouvernement et « la confirmation que la politique française s’intéresse de plus en plus à leurs pays », nous confie l’un d’eux. En Zambie, par exemple, la langue française fait beaucoup de progrès. Et surtout, les Africains anglophones apprécieraient d’avoir plus d’informations provenant d’ailleurs que des États-Unis ou de Grande-Bretagne. Les gens regardent moins CNN, et les télévisions zambiennes utilisent de plus en plus les images de CFI plutôt que celles des grandes chaînes américaines. L’arrivée d’Al Jazira en anglais dans les pays d’Afrique australe réjouit ainsi les téléspectateurs qui peuvent comparer les sources d’information. « Il faudrait que Jeune Afrique/l’intelligent soit écrit en partie en anglais, ça serait tellement bien », nous a suggéré un autre journaliste.

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