Antibiotiques maison

Financée par le laboratoire anglais GlaxoSmithKline, une chaîne de production verra le jour, en janvier 2004, dans la banlieue d’Alger.

Publié le 26 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

Changements en vue sur le marché algérien des produits antibiotiques. Depuis 1998, ce dernier est alimenté, à hauteur de 40 %, par le groupe pharmaceutique public Saïdal, à travers la production de sa filiale Antibiotical et son complexe situé à Médéa (50 km au sud-ouest d’Alger). Le reste étant couvert par les importations. En janvier 2004, la production locale devrait prendre des parts de marché plus importantes avec la mise en service du site de Boudouaou (35 km à l’est de la capitale) : un projet initié par la filiale algérienne du laboratoire anglais GlaxoSmithKline, GSK Algérie, société par actions de droit algérien créée en janvier 2002.
GlaxoSmithKline est né, en janvier 2001, de la fusion de deux grandes sociétés pharmaceutiques, GlaxoWellcome et SmithKline Beecham. Ce groupe pèse autour de 30 milliards d’euros en termes de chiffre d’affaires. Il détient 7 % du marché mondial du médicament. Présent dans cent soixante pays, il produit plus de mille deux cents spécialités différentes, fabrique quatre milliards d’unités-vente et emploie plus de cent mille personnes. GSK est en position de leader dans quatre secteurs thérapeutiques majeurs – les maladies infectieuses, du système nerveux central, du système respiratoire et du métabolisme – et dans la production de vaccins.
Financée à 100 % par GSK, l’usine de Boudouaou devrait coûter 2 milliards de dinars, soit 21 millions d’euros, le plus gros investissement étranger dans le secteur de l’industrie pharmaceutique en Algérie. L’unité, qui devrait employer deux cents personnes, se spécialisera dans la production de différents types de pénicilline, tels que Clamoxyl, Floxapen et Augmentin. Autant de médicaments adaptés aux besoins du marché algérien. Ses capacités de production annuelle sont de l’ordre de 30 millions d’unités-vente, sous différentes formes – sachets (10 millions d’unités), gélules (4 millions), comprimés (30 millions dispersibles ou pelliculés) ou sirops (8 millions de flacons de suspension) -, qui font de cette unité la troisième en Afrique et la douzième mondiale.
Concernant la commercialisation de la production, GSK Algérie mise sur son équipe de délégués médicaux, qui s’occupent déjà de la distribution des produits de GSK importés, et sur ses deux représentations à Oran (ouest du pays) et à Constantine (est). Avant même la mise en service de l’usine, ce projet a déjà mobilisé une vingtaine de cadres algériens. Cinq autres y travaillent depuis la Grande-Bretagne. Au plan politique, la réalisation de cette unité devrait donner un coup de fouet aux relations économiques entre Alger et Londres, jusque-là dominées essentiellement par les hydrocarbures.
C’est sans doute ce qui explique le suivi régulier du projet assuré par les différents émissaires du gouvernement de Tony Blair envoyés dans la capitale algérienne. Parmi eux, Brian Wilson, ministre britannique de l’Énergie et de la Construction, qui a visité le site, en février 2003, pour s’enquérir de l’avancement des travaux. Dernière visite en date : celle de Mike O’Brian, secrétaire d’État au Foreign Office, qui s’est rendu sur place le 20 mai.

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