Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 26 mars 2007 Lecture : 4 minutes.

Vautours contre gouvernement congolais
– Votre façon de traiter le dossier des fonds vautours – Global Witness contre le gouvernement congolais – montre que vous avez pris parti pour le second camp. Sauf erreur de ma part, j’ai lu récemment deux articles sur ce sujet dans votre journal. Et à chaque fois, j’ai eu l’impression que vous présentez ces fonds comme des monstres financiers – ce qui se peut au fond – et le gouvernement congolais comme une petite victime sans défense []. Je veux bien condamner les fonds vautours, les traiter de tous les noms et leur attribuer tous les mots qui minent notre pays. Mais de grâce, ne me demandez pas de soutenir un gouvernement qui refuse d’engager un véritable débat sur l’utilisation des revenus pétroliers et sur la question de la dette. Il n’y a malheureusement pas de sondages d’opinion dans nos pays, mais si on pouvait interroger les Congolais sur ces questions, on se rendrait compte que nos gouvernants ont perdu toute crédibilité et que les populations ne les soutiennent plus. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement lorsque ces dernières se sont toujours senties exclues de la prise des décisions ?
Guillaume Kouka, Congo-Brazzaville

Cherchez la femme
– Je remarque ces derniers temps une insistance sur l’avenir de la femme, l’avenir de la femme africaine ou encore l’avenir de l’Afrique au féminin Des mots, quand on voit sur la page (presque) centrale du nº 2409, « Un cinquantenaire pour l’Afrique », sur le Ghana, cinq photos avec au moins trente-cinq personnes de face : tous des hommes. Et un groupe (une quarantaine de personnes) où l’on peine à distinguer trois ou quatre femmes !
S. Campillo, Castellbelli el Vilar, Espagne

la suite après cette publicité

Écologie à l’africaine
– Dans le n° 2404 de mon hebdomadaire préféré, J.A., j’ai lu à la page 95 ce qui suit : « Près de Porto-Novo, le centre de traitement des ordures ménagères, qui fonctionne depuis vingt ans au bénéfice d’une agriculture biologique que nous devons continuer de faire prospérer » C’est excellent ce qu’a fait l’abbé Pierre dans cette partie de notre planète. Dans ma ville natale, Mahdia, la capitale des Fatimides, plus précisément dans la médina Borj-Tuass, en collaboration étroite entre la municipalité de Mahdia et l’Union européenne, un projet de traitement des ordures ménagères qui est en cours de réalisation, avec l’infrastructure nécessaire, et ce depuis deux bonnes années, est une réussite totale.
Les habitants sont contents de cette expérience. Elle sera étendue aux autres quartiers de la commune. Des séminaires et des rencontres ont été organisés dans ce but, et des réunions avec les hauts responsables de la ville et du gouvernorat de Mahdia, en particulier avec le gouverneur et le maire, ont eu lieu.
Mohamed Hédi Helali, Mahdia, Tunisie

Noirs, Arabes, Berbères : union ou division ?
– J’ai lu avec un peu de retard (normal, je me trouve dans la capitale de l’UA, Addis-Abeba, où j’ai acheté un des exemplaires de J.A. qui nous est « offert et [qui] ne peut être vendu » !) le « Ce que je crois » de B.B.Y. du n° 2407 intitulé « 100 % de réussite ». J’avoue que je suis quelque peu choqué de l’omission de la composante négro-africaine de la population de l’UMA dans le constat que fait B.B.Y. de la faiblesse des « différences tribales, ou plus généralement ethniques, à l’exception notable de la division entre Berbères et Arabes ».
Une omission d’autant plus choquante que l’auteur a cru devoir enfoncer le clou (j’allais dire pousser le mépris !) en soulignant que « l’existence de cette composante berbère aurait dû inciter les créateurs de l’Union à éviter de la qualifier « d’arabe ». Ils auraient ainsi montré qu’ils étaient respectueux des minorités et qu’ils avaient conscience de la diversité ethnique et culturelle de la future Union ».
B.B.Y. voudrait-il ainsi donner raison à certains Africains (noirs) qui, il y a quelques années, auraient trouvé opportune la création d’une Ligue des États noirs en lieu et place de l’ex-OUA ? De quoi, en tout cas, justifier et la lutte que mène le Flam et les motivations essentielles des candidats négro-africains à l’élection présidentielle qui a eu lieu en Mauritanie – où l’esclavage, bien qu’aboli officiellement, est toujours pratiqué par les « Arabes » sur les Noirs !
Cheikh Tidiane Niang, Addis-Abeba, Éthiopie

Réponse : Notre correspondant est si excessif dans sa formulation – qui révèle une âme blessée – que nous avons dû couper une partie de sa réaction : « Renversant, ahurissant, honteux de la part de quelqu’un comme B.B.Y., dont le journal se pose (légitimement ?) en porte-voix de l’Afrique et des Africains, Noirs et Arabes confondus » (suivent plusieurs paragraphes encore plus déchaînés).
La cause des hommes et des femmes que défend Cheikh Tidiane Niang aurait gagné à une réaction plus mesurée, attirant l’attention sur la composante négro-mauritanienne que j’ai omis de signaler en parlant de l’UMA, en indiquant qu’elle n’aurait pas dû être qualifiée d’arabe par ceux qui l’ont créée et nommée. Cette composante existe bien sûr et j’aurais dû l’écrire. J’ai pensé, peut-être à tort, que limitée en nombre et géographiquement à la Mauritanie, elle n’était pas, à l’échelle du Maghreb, à placer au même plan que la composante berbère.
Le rappel de notre correspondant renforce notre argument, même si sa formulation le dessert.
B.B.Y.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires