Tout sur les transferts des travailleurs migrants

Publié le 26 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

C’est un sujet brûlant dans l’actualité financière internationale : combien, comment, à quoi ça sert ? Des dizaines de milliards de dollars sont en jeu. Ils sont transférés chaque année par les travailleurs migrants vers leur pays d’origine. La Banque mondiale, qui les piste depuis 2001, estime que les transferts officiels vers les pays en développement – ceux qui passent par le secteur formel (banques et sociétés spécialisées) – ont atteint 200 milliards de dollars en 2006, contre 167 milliards en 2005. C’est deux fois le montant des fonds qu’ils ont reçus au titre de l’aide au développement. Certains théoriciens pensent que c’est une manne qui, bien canalisée, pourrait financer des investissements productifs et remplacer en partie les emprunts privés, voire l’aide au développement D’autres, plus réalistes, considèrent que ces flux sont consommés instantanément par les bénéficiaires (membres de la famille, communautés villageoises) sous forme de dépenses scolaires, sanitaires ou alimentaires. Une partie permet aux migrants de construire une villa plus ou moins modeste, sorte de résidence secondaire (vacances) ou locative (revenus pour la retraite).
Tout cela fait débat. Et la Banque européenne d’investissement (BEI) a décidé de prendre le « taureau par les cornes » en organisant une conférence à Paris, du 22 au 23 mars, consacrée aux transferts financiers de l’Union européenne (UE) vers les pays méditerranéens du Sud. Sous l’impulsion de son vice-président, Philippe de Fontaine Vive Curtaz, responsable de la Femip (Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat), la BEI s’est associée à cet effet avec la Fédération bancaire européenne (FBE) et les principaux acteurs (banques centrales, opérateurs, société civile, experts).
L’importance des volumes transférés explique cette volonté de mieux connaître le phénomène avant la conférence des ministres des Finances des 27 pays de l’UE et des 10 pays du Sud (13-14 mai à Chypre). Le montant est passé de 7 à 8 milliards d’euros entre 2003 et 2005, le double en comptant les transferts informels (de main en main). Selon les données 2003, le Maroc arrive en tête avec 6 milliards d’euros en provenance de l’UE, dont 2,9 milliards par le secteur formel. Ce dernier flux représente près de 90 % des flux totaux envoyés par les résidents marocains à l’étranger (environ 3 millions). Selon les autorités chérifiennes, les transferts officiels totaux ont atteint 4,3 milliards d’euros en 2006 (+ 17 %). Pour la Tunisie, qui compte près de 1 million de résidents à l’étranger, le dernier chiffre est de 1,2 milliard d’euros en 2006 (+ 9 %).

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