Ghana : enterrement du journaliste d’investigation assassiné

Le journaliste d’investigation ghanéen Ahmed Hussein-Suale, qui avait participé à une vaste enquête sur la corruption dans le foot africain et a été assassiné mercredi soir, a été enterré vendredi, célébré comme un « héros national ».

L’assassinat avait eu lieu en peline rue à Accra, au Ghana (photo d’illustration). © Sunday Alamba/AP/SIPA

L’assassinat avait eu lieu en peline rue à Accra, au Ghana (photo d’illustration). © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 18 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

Le journaliste de 34 ans a été abattu par balles par des hommes non identifiés alors qu’il rentrait chez lui en voiture à Accra. Un meurtre de sang froid qui a déclenché une vague d’indignation dans le pays, où la liberté de la presse est habituellement acquise.

Sa dépouille était enveloppée dans un drap blanc et ramenée d’une morgue du centre d’Accra jusque dans une mosquée de la périphérie de Madina, où les fidèles musulmans ont prié et demandé justice.

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Parmi eux se trouvaient Anas Aremeyaw Anas, journaliste d’investigation dont personne ne connait le visage, fondateur de « L’oeil du Tigre », un groupe de reporters qui ont révélé de nombreux scandales de corruption dans le pays d’Afrique de l’Ouest.

« Number 12 », leur dernier documentaire explosif sorti en juin 2018 et dans lequel le journaliste assassiné a joué un rôle clé, piégeait des dizaines d’arbitres ghanéens et du continent ainsi que plusieurs dirigeants de la Fédération ghanéenne, dont son président, en leur proposant des pots-de-vin. Après le scandale, plus de 50 arbitres africains ont été suspendus par la Confédération africaine de football (CAF).

Propos « criminels »

« Nous avons perdu un héros de la nation » a déclaré à l’AFP Affial Monney, président de l’Association des journalistes ghanéens. Musah Muzak, un membre de la famille de M. Husein a décrit la victime comme « l’une des personnes les plus aimables » qu’il connaisse. « C’était quelqu’un de calme et de très patient », raconte-t-il.

Le journaliste pratiquait son métier depuis cinq ans et « voulait chercher la vérité à n’importe quel prix », selon Musah, qui craint que ce meurtre « instille la peur » au sein des médias.

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Les assassinats de journalistes sont rares au Ghana, pays souvent salué pour son dynamisme démocratique dans une région turbulente, et classé 23e sur 180 pays dans l’indice mondial 2018 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).

Le journaliste assassiné avait récemment déposé plainte après qu’un député du parti au pouvoir – le Nouveau parti patriotique (NPP) – cité dans le documentaire, eut diffusé sa photo à la télévision, promettant une récompense à qui le passerait à tabac.

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L’avocat d’Ahmed Husein a qualifié jeudi ces propos de « criminels », et dénoncé l’absence de réaction des autorités face aux menaces dont son client avait fait l’objet.

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