L’union fait la force

Entreprises et universités travaillent désormais en étroite collaboration. Objectif : faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés.

Publié le 26 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

Depuis 2000, les autorités multiplient les actions visant à faciliter l’arrivée des jeunes diplômés sur le marché de l’emploi. L’objectif majeur est de rapprocher l’enseignement supérieur du monde professionnel, en réformant l’organisation des facultés, en transformant le contenu des cours et en restructurant les filières. Le nombre de spécialités à vocation professionnelle a été multiplié par deux en sept ans. On en dénombre aujourd’hui 583 dont 118 dans l’ingénierie, 135 dans les sciences appliquées et 103 en technologie. Cette diversification devrait, selon le ministre de l’Enseignement supérieur, Lazhar Bououni, permettre une meilleure valorisation des ressources humaines ainsi que le développement de nouvelles compétences dans les secteurs de la biotechnologie, des énergies renouvelables, du multimédia et de l’informatique. Dans ces deux derniers domaines, la formation devrait concerner près de 50 000 étudiants en 2009.
Du côté des entreprises, l’heure est aussi à l’adaptation. Les opérateurs économiques sont amenés à s’ouvrir davantage sur le monde universitaire en contribuant autant que possible à l’élaboration des programmes de formation, en facilitant l’accès aux stages et en aidant les futurs diplômés à mieux choisir leurs projets de fin d’études. Un partenariat qui suppose désormais que les thèmes abordés soient en étroite relation avec les besoins et les tendances du marché. Par ailleurs, les parrainages d’étudiants, en particulier les diplômés des filières scientifiques et technologiques, sont appelés à se multiplier. L’objectif est clair : mieux former et encadrer les diplômés afin de répondre aux exigences d’une économie moderne. Et, comme l’a déclaré le président Ben Ali en 2003, « faire en sorte que l’université prépare des créateurs d’entreprises et non pas uniquement des demandeurs d’emploi ».
Ainsi l’État s’emploie à faciliter la procédure de création d’entreprises et à fournir des aides pour leur financement. Les crédits alloués par la Banque tunisienne de solidarité et le Fonds national pour la promotion de l’artisanat et des petits métiers peuvent atteindre jusqu’à 80 000 dinars tunisiens (environ 49 000 euros). Sans oublier la Banque de financement des petites et moyennes entreprises qui a financé près de 160 projets, moyennant des investissements d’environ 160 millions de DT par an. Grâce à ces aides substantielles, de nombreux diplômés ont pu créer leurs propres entreprises. C’est le cas de Mohamed, 29 ans, technicien supérieur en maintenance industrielle, qui a décidé de se lancer dans la fabrication de flexibles. Montant du crédit : 42 000 DT. Son projet sera parrainé par une entreprise du Kef, la région du jeune entrepreneur.
Signé en 2005, le partenariat entre le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie, et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) commence donc à porter ses fruits. Plus d’une dizaine de projets réalisés par des diplômés du supérieur ont d’ores et déjà été accueillis dans des pépinières. Installées au sein des facultés, ces dernières devraient d’ailleurs se développer dans toutes les villes universitaires du pays, d’ici à 2009.
Enfin, depuis la rentrée 2006-2007, les universités ont opté pour le système licence-mastère-doctorat (LMD), trois niveaux de formation sanctionnés chacun par un diplôme. Cette réforme, adoptée dans de nombreux pays, vise à faciliter la mobilité de l’étudiant à l’international, ainsi que son recrutement par des entreprises étrangères.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires