Investir pour l’avenir

Publié le 26 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

Après douze années de transition, le partenariat tuniso-européen entrera, le 1er janvier 2008, dans une nouvelle étape avec le parachèvement de la zone de libre-échange pour les biens industriels. Pour les entreprises tunisiennes – nationales et étrangères – comme pour les entreprises des vingt-sept pays membres de l’UE, une nouvelle ère commencera donc. Elle sera complétée, à partir de 2010, par une libéralisation des échanges agricoles et de services.

C’est une période d’ajustement délicate pour la Tunisie, un pays de 10 millions d’habitants, avec un produit intérieur brut de 30 milliards de dollars et un revenu par habitant de 3 000 dollars, inférieur à celui de la Bulgarie, dernier de l’UE avec 3 700 dollars. Mais elle est pleinement intégrée dans le XIe Plan de développement (2007-2011). Avec un taux de croissance économique de 5 %, moyenne des dix années précédentes, la Tunisie ne peut espérer rattraper le cortège des pays développés. Il lui faut passer à une vitesse supérieure : gagner un point de croissance de plus au cours des années à venir.

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Comment ? En déconnectant l’économie des aléas climatiques et conjoncturels qui pèsent encore pour plus de la moitié de la valeur ajoutée. En 2002, année de triste mémoire, le taux de croissance est tombé à 1,7 % (moins de pluies, moins de touristes). Les planificateurs tunisiens veulent désormais miser sur les facteurs solides – relativement indépendants des chocs externes – que sont la productivité et les services marchands. Pour cela, il faut plus d’investissements dans la recherche et le développement (1,3 % du PIB en 2011, contre 1,1 % en 2006 et 0,5 % en 2001), dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) et dans les services financiers. Le poids des secteurs traditionnels – agriculture, textile, tourisme – devrait être moindre.

Plate-forme ouverte sur le plus grand marché du monde – l’Union européenne -, la Tunisie a déjà su tirer avantage de cette proximité géographique et du dynamisme de ses entreprises et partenaires. Entre 1995 et 2006, le volume global des échanges a plus que doublé, passant de 7,5 milliards à 16 milliards d’euros (les trois quarts du commerce extérieur tunisien). En 2006, elle a exporté pour 765 euros de marchandises par habitant vers l’UE, plus que la Grèce (605), la Turquie (530) ou le Maroc (300).
Pour accélérer ce moteur de croissance – il permet de créer une bonne partie des emplois dont la Tunisie aura besoin (90 000 par an) -, il va falloir galvaniser, plus que jamais, les entrepreneurs privés nationaux et étrangers : l’État leur demande d’investir près de 6 milliards de dollars par an d’ici à 2011.

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