Nigeria : les deux principaux candidats absents du débat présidentiel

L’absence du chef de l’État Muhammadu Buhari à l’ouverture du débat qui devait réunir, le 19 janvier, cinq candidats à la présidentielle du 16 février prochain, a provoqué le départ de son adversaire principal, l’ancien vice-président Atiku Abubakar.

Muhammadu Buhari, à gauche, et Atiku Abubakar, à Lagos, en octobre 2014. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Muhammadu Buhari, à gauche, et Atiku Abubakar, à Lagos, en octobre 2014. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 20 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

Le débat devait initialement réunir cinq candidats dont le chef de l’État sortant – sur un total de 73 – à la présidentielle du 16 février prochain pour confronter leurs idées.

Mais Muhammadu Buhari, qui faisait campagne samedi après-midi à Jos (centre), pour le Congrès des progressistes (APC), était absent à l’ouverture du débat.

Présent sur le lieu de l’émission diffusée en direct depuis un grand hôtel d’Abuja, l’ancien vice-président Atiku Abubakar, du Parti démocratique populaire (PDP, opposition) a dénoncé « une offense à nous tous et à notre démocratie » et a quitté les lieux avant son démarrage.

Défi

« Je ne peux ni défier ni interroger une administration où l’homme aux commandes des affaires de la nation n’est pas présent pour se défendre ou défendre sa politique », a-t-il déclaré dans un communiqué.

« Je regrette de ne pas pouvoir donner suite à ce débat en raison de l’absence du président Buhari », a-t-il ajouté. « Toutefois, je mets le président Buhari au défi de choisir une date et une heure pour un débat où il sera présent et je serai présent, si possible avec les autres candidats ».

Dans un communiqué publié dans la soirée, la présidence nigériane a expliqué que M. Buhari avait déjà défendu son programme au cours d’une émission de télévision mercredi – en l’absence de ses rivaux -, et qu’il avait été retardé samedi par des déplacements à l’intérieur du pays.

Calendrier chargé

« L’horaire chargé du calendrier de la campagne de M. le président s’est heurté à ce programme », a ajouté la présidence, affirmant qu’il était « rentré tard » à Abuja après des meetings de campagne dans les États du Plateau et de Niger (centre).

Plus de 84 millions de personnes se sont inscrites pour les élections générales du mois prochain dans le pays le plus peuplé d’Afrique (plus de 180 millions d’habitants), selon la commission électorale nationale.

Les trois autres candidats participant au débat sont l’ancienne ministre de l’Éducation et figure de la société civile Oby Ezekwesili, un numéro 2 de la Banque centrale du Nigeria et cadre à l’ONU, Kingsley Moghalu, et un entrepreneur, Fela Durotoye.

Outsiders

Tous trois sont considérés comme des outsiders ayant peu de chances de l’emporter, dans un pays où la politique est bipolarisée entre l’APC et le PDP, qui ont successivement gouverné le pays depuis la fin des régimes militaires en 1999.

« Je ne suis pas surprise que les candidats du PDP et de l’APC ne soient pas là. Ils viennent juste simplement d’annoncer leur sortie de la gouvernance », a commenté pendant le débat Oby Ezekwesili.

« S’ils se souciaient simplement du peuple nigérian, ils seraient ici pour confronter des idées qui feront avancer le Nigeria ».

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