Benyamin Netanyahou se félicite de la reprise des relations diplomatiques entre Israël et le Tchad à N’Djamena

Israël et le Tchad ont décidé de rétablir leurs relations diplomatiques rompues en 1972, à l’occasion d’une visite dimanche à N’Djamena du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ce dernier est engagé dans une intense campagne diplomatique sur le continent.

Le président tchadien Idriss Déby avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, à Jérusalem, le 25 novembre 2018 © AFP/DR

Le président tchadien Idriss Déby avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, à Jérusalem, le 25 novembre 2018 © AFP/DR

Publié le 20 janvier 2019 Lecture : 3 minutes.

« Je suis là pour formellement rétablir nos relations diplomatiques avec le Tchad », a déclaré Benjamin Netanyahu au cours d’un point de presse tenu avec le président tchadien Idris Deby Itno à l’issue de leurs entretiens. Le Premier ministre israélien a affirmé que « le Tchad est un pays très important pour Israël, car le futur de l’Afrique dépend du futur du Sahel », région en proie aux activités violentes et aux attaques de plusieurs groupes djihadistes.

« Ce qui se passe ici influence tout ce qui se passe dans le monde », a-t-il affirmé, en précisant que sa visite à N’Djamena était « historique », la première d’un Premier ministre israélien, selon lui.

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Il s’est réjoui d’être accueilli « avec respect » au Tchad, pays à large majorité musulmane, « tout comme nous avions accueilli le président Déby avec respect en Israël » en novembre 2018. Selon lui, « Israël fait des avancées dans le monde islamique (..) résultat d »efforts considérables ces dernières années », en dépit de « ceux qui essaient de saboter » ces avancées, « sans succès ».

Netanyahu est engagé dans une campagne active pour nouer ou renouer des liens, y compris en Afrique, avec des pays refusant de reconnaître Israël ou ayant pris leurs distances à cause du conflit avec les Palestiniens. Il a précisé qu’en deux ans c’était sa quatrième visite sur le continent africain.

Le président Déby a tenu a déclarer qu’ »en dépit de cette reprise des relations, le Tchad reste attaché au processus de paix entre Israël et la Palestine ». « Je réitère mon appel à l’État d’Israël et à l’État de Palestine à privilégier le dialogue et les négociations en vue d’une paix durable entre les deux parties conformément aux résolutions des Nations unies », a-t-il ajouté.

Israël à l’offensive

Les deux dirigeants et leurs délégations ont signé à N’Djamena plusieurs protocoles d’accord de coopération, en particulier dans le secteur de la défense et de la sécurité, mais aucun détail n’a été divulgué sur son contenu.

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En novembre, Benjamin Netanyahu et Idriss Déby avaient refusé de dire si leurs discussions incluaient des accords d’armement. Pour faire face à des rébellions dans le nord et l’est du pays, l’armée tchadienne et l’Agence nationale du renseignement se sont équipées de matériels militaires israéliens, selon des sources sécuritaires tchadiennes.

Le Tchad est l’un des principaux Etats africains engagés dans la lutte contre les organisations jihadistes Boko Haram et Etat islamique dans la bande sahélo-saharienne et en Afrique de l’Ouest. Il fait partie de la Force multinationale mixte (MNJTF), regroupant également des militaires du Nigeria, du Niger, du Bénin et du Cameroun, fer de lance des pays de la région contre Boko Haram.

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Le Tchad appartient également au G5-Sahel qui regroupe à ses côtés la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Burkina Faso pour combattre les groupes armé jihadistes dans la bande sahélo-saharienne. Soutenu par les pays occidentaux dont la France et les Etats-Unis, il a payé et continue à payer un lourd tribut a cette lutte contre les groupes jihadistes armés. Dimanche encore, au moins huit soldats tchadiens de la mission de l’ONU au Mali (Minusma) ont été tués dans une attaque dans le nord-est de ce pays.

La pression des nations africaines musulmanes, accentuée par les guerres israélo-arabes de 1967 et de 1973, ont conduit un certain nombre d’Etats africains à rompre avec l’Etat hébreu. Mais ces dernières années, Israël s’est activé pour offrir des perspectives de coopération dans des domaines allant de la sécurité à la technologie, en passant par l’agriculture, afin de développer ses relations sur le continent africain.

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