Mali : dix Casques bleus tchadiens tués dans une attaque d’Aqmi
L’attaque la plus meurtrière de jihadistes contre l’ONU au Mali, revendiquée par Aqmi, a coûté la vie à dix Casques bleus tchadiens le 20 janvier.
Dix Casques bleus tchadiens ont été tués et au moins 25 autres ont été blessés, a annoncé le secrétaire général des Nations unies António Guterres dans un communiqué. Un précédent bilan faisait état de huit casques bleus tués.
Le groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l’attaque, indiquant avoir agi « en réaction contre la visite [le 20 janvier] du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au Tchad« , selon l’agence de presse mauritanienne Al-Akhbar.
À l’aube, les Casques bleus du contingent tchadien stationnés à Aguelhok, dans le nord-est du pays, à 200 km de la frontière algérienne, ont « repoussé une attaque complexe lancée par des assaillants arrivés à bord de nombreux véhicules armés », a expliqué la mission de l’ONU au Mali (Minusma).
S’ils ont essuyé de lourdes pertes, les Casques bleus ont réussi à « neutraliser nombres d’ennemis » et à « poursuivre les assaillants dans leur déroute ».
Mali 🇲🇱 : le Conseil de sécurité de l'ONU condamne fermement l'attaque terroriste qui a tué dix #Casquesbleus #tchad-iens de MINUSMA à Aguelhok, dans la région de #Kidal et rend "hommage aux Casques bleus qui risquent leur vie" 👉 https://t.co/oAKsSvXuRY pic.twitter.com/fU1ktIJJDX
— MINUSMA (@UN_MINUSMA) January 21, 2019
Un lourd bilan
La Minusma qui compte environ 12 500 militaires et policiers a été déployée en 2013. Le nord du Mali était alors tombé sous la coupe de jihadistes liés à Al-Qaïda. La mission de l’ONU avait déjà perdu jusque-là plus de 160 Casques bleus, dont une centaine dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des soldats de l’ONU tués pendant cette période dans le monde.
L’attaque de dimanche est la plus meurtrière pour l’ONU dans ce pays. Les Casques bleus tchadiens ont payé un lourd tribut : cinq morts dans l’explosion d’une mine près d’Aguelhoc en septembre 2014, puis cinq autres au cours d’une embuscade au nord de cette ville, en mai 2016.
En avril dernier, des tirs sur le camp d’Aguelhoc avaient également coûté la vie à deux Casques bleus tchadiens et en avaient blessé plusieurs autres.
Une « attaque ignoble »
L’attaque coïncide avec l’arrivée à N’Djamena de Benjamin Netanyahu, la première visite d’un chef de gouvernement israélien dans ce pays africain à majorité musulmane, parmi les plus engagés dans la lutte contre les organisations jihadistes Boko Haram et État islamique dans la bande sahélo-saharienne.
Les dirigeants israélien et tchadien ont annoncé à cette occasion la « reprise » des relations diplomatiques entre les deux pays, rompues par N’Djamena en 1972.
Le représentant du secrétaire général de l’ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif, a condamné une « attaque ignoble et criminelle ». Il « exige une réponse robuste, immédiate et concertée de toutes les forces pour anéantir le péril du terrorisme au Sahel », a-t-il estimé, tandis que le commandement de la force de la Minusma louait la « bravoure » des Tchadiens lors de leur « riposte héroïque ».
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