Bayrou en Afrique ?
Publié le 26 mars 2007 Lecture : 1 minute.
À moins de quatre semaines du premier tour de la présidentielle, François Bayrou va-t-il se rendre en Afrique ? A priori, on voit mal comment le candidat centriste pourrait se débrouiller pour caser un tel voyage dans un agenda déjà surchargé.
Pourtant, depuis le début de sa campagne, il n’a jamais quitté le territoire de l’Union européenne, contrairement à ses principaux concurrents. Pour ne parler que de l’Afrique, Ségolène Royal s’est, par exemple, déplacée au Sénégal ; et Nicolas Sarkozy au Bénin, au Mali, au Maroc et, lui aussi, au Sénégal. Le staff de Bayrou lui a donc suggéré une visite au Bénin, avec étape possible au Sénégal – encore ! -, deux pays qui ont été le théâtre d’alternances démocratiques réussies. « Ce qui n’exclut pas une certaine vigilance », précise Emmanuel Lempert, son conseiller pour les questions internationales et de défense.
Jusqu’à présent, le président de l’UDF est resté fort discret sur l’Afrique. Sauf pour dénoncer le « génocide » au Darfour et prêcher la cause du codéveloppement – sans entrer dans les détails. Peu introduit dans les palais présidentiels, il n’a rencontré aucun dirigeant de premier plan. Pour autant qu’on sache, il n’entretient pas de relations personnelles avec l’un ou l’autre des chefs d’État d’Afrique francophone. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir des idées précises sur la nécessaire refondation des relations franco-africaines.
« Il souhaite mettre un terme au domaine réservé du chef de l’État en matière diplomatique et militaire, explique Lempert. Sous une précédente présidence, une alliance criminelle a été conclue par la France au Rwanda. Il s’agit de rompre avec cette politique d’abandon et d’agir en toute transparence. Quand les forces prépositionnées au Tchad dans le cadre du dispositif Épervier interviennent contre des rebelles venus du Soudan, nous devons clairement savoir quels sont les objectifs d’une telle opération. Et quels en sont les dividendes politiques. »
