Bas les voiles !
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Le gouvernement de Tony Blair vient d’infliger un sérieux coup de canif au système multiculturaliste britannique en interdisant le niqab (voile islamique) à l’école. Longtemps adepte d’une politique libérale en matière d’intégration des populations étrangères, le Royaume-Uni est en train, lentement mais sûrement, de changer son fusil d’épaule. Cède-t-il à l’hystérie antimusulmane provoquée par la lutte antiterroriste ?
C’est Jack Straw, l’ancien ministre de l’Intérieur, qui, en octobre 2006, a ouvert la boîte de Pandore en publiant une tribune libre dans un journal de sa circonscription (qui compte 30 % de musulmans). Il y avouait sa gêne à recevoir dans son bureau des musulmanes au visage entièrement voilé. « Je veux non seulement entendre ce qu’elles ont à me dire, mais comprendre où elles veulent en venir », écrivait-il. La presse populaire a vite renchéri en révélant le cas d’une jeune aide-institutrice licenciée par une école anglicane pour avoir refusé de retirer son niqab pendant les cours. Un joli tollé s’est ensuivi. Les musulmanes portant le niqab sont pourtant fort peu nombreuses dans le royaume
Plus récemment, des parents ont porté plainte contre une école du Buckinghamshire qui menaçait d’exclure leur fille de 12 ans pour la contraindre à enlever son voile en classe. Les avocats ont souligné l’incohérence de cette interdiction, puisque l’établissement concerné a, dans le passé, autorisé les trois surs de la jeune fille à assister aux cours revêtues de leur voile. L’affaire a pris des dimensions telles que le gouvernement a fini par accorder aux chefs d’établissement le pouvoir de bannir le niqab, s’ils le souhaitent. Mais la mesure ne concerne pas le foulard, porté par 99 % des musulmanes du Royaume-Uni.
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