Massacres coloniaux
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C’est en ce mois de mars que sera célébré le soixantième anniversaire d’un bien triste événement : la répression de l’insurrection malgache de 1947. En quelques semaines, plusieurs dizaines de milliers d’habitants de la Grande Île payèrent de leur vie les déchaînements de brutalité de l’armée coloniale.
Le magazine L’Histoire a eu la bonne idée de consacrer son numéro de mars à cette tragédie ainsi qu’à deux autres épisodes tout aussi sombres de la présence française en Afrique : le massacre de Sétif, dans l’Est algérien, en mai 1945, et « la guerre oubliée » du Cameroun, entre 1955 et 1959 (puis au-delà).
Les auteurs de ce dossier, tous universitaires chevronnés, rappellent les faits avec un souci constant de mesure et d’équilibre. Car, sur ces événements, on a dit tout et n’importe quoi. Pour ce qui est de Madagascar, certains prétendent que les opérations de l’armée française ont fait 100 000 morts. Le vrai chiffre semble plus proche de 35 000, dont 25 000 victimes de maladies et de malnutrition. Ce qui, bien sûr, n’enlève rien à l’horreur du crime de la France.
L’histoire de la colonisation a été jusqu’ici couverte d’un voile d’opacité qui favorisait en effet toutes les interprétations. Une opacité, comme le rappelle Bernard Droz dans ce numéro de L’Histoire, « à laquelle les chercheurs ont eux-mêmes contribué en alignant complaisamment leurs travaux sur les dogmes du colonialisme officiel, pour épouser ensuite, avec la décolonisation, ceux du marxisme et du tiers-mondisme ». Le temps d’une histoire objective et dépassionnée est peut-être arrivé.
« Colonisation. Les massacres oubliés : Sétif 1945, Madagascar 1947, Cameroun 1955 », L’Histoire, n° 318, mars 2007, 6,10 euros.
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