Revue « Long Cours » : des voyages et des lettres
Avec la revue « Long Cours », dont il tient la barre, notre collaborateur Tristan Savin propose d’embarquer, en compagnie de journalistes et d’écrivains, vers des destinations peu connues. En évitant au possible les regards superficiels.
Ils n’encombrent pas les kiosques, les journaux capables de prendre des chemins de traverse, en décalage avec l’actualité brûlante servie au souper par les télévisions et le buzz permanent déversé en ligne. Voilà donc au moins une bonne raison pour lire le magazine trimestriel Long Cours, dont le numéro 10 vient de paraître.
Comme l’indique sans barguigner son titre, Long Cours est un mook – forme hybride entre magazine, livre et revue – dont la thématique centrale est le voyage, traité de manière décalée et approfondie par des écrivains et des journalistes. Lui-même auteur-reporter, collaborateur régulier de Jeune Afrique où il écrit notamment des chroniques gastronomiques, Tristan Savin est à la barre de ce navire relancé récemment grâce à l’implication des Éditions de l’Observatoire (Groupe Humensis) et des Éditions de la Carizière.
Un reportage au Swaziland
Dans ce dixième numéro, l’Afrique occupe une place de choix. Notamment avec l’excellent reportage de Julien Blanc-Gras (auteur de Touriste, Briser la glace ou encore Dans le désert), « Les 100 000 vierges du Swaziland ».
À l’occasion de l’Umhlanga, cérémonie célébrée chaque année en présence du monarque Mswati III et au cours de laquelle des milliers de jeunes femmes dansent seins nus, l’auteur dresse le portrait d’un pays peu connu… et incidemment celui d’un Occident fasciné surtout par le caractère fantasque d’un dirigeant polygame.
>>> À LIRE – [Chronique] « eSwatini », la politique par le nom
Leïla Slimani, Caryl Férey, Hubert Prolongeau, Guillaume Jan…
C’est là l’intelligente marque de fabrique de Long Cours : confronter les visions entre des mondes qui s’observent généralement de loin, par le prisme de clichés éculés ou à travers les lunettes siglées du marketing de l’exotisme. Ici, la rencontre est première.
Au passé, cela donne un texte de Guy de Maupassant « Chez les Mahométans » – à savoir au Maghreb, bien entendue datée. Au présent cela donne des textes de Leïla Slimani, Caryl Férey, Hubert Prolongeau, respectivement au Brésil, en Colombie et chez les Touches. Au futur, cela donne un dossier sur les « smart cities », entre écologie et technologie – avec en particulier un article de Guillaume Jan (Traîne-Savane, Samouraïs dans la brousse), « Quand l’Afrique se réinvente ».
Le tout agrémenté de photo de Gérard Rondeau (au Maroc), d’aquarelle d’Hugo Pratt et d’illustrations travaillées. Le bateau est sûr, on peut embarquer en toute confiance.
Long Cours n°10, Hiver 2019, 148 pages, 15 euros.
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