Mariage de raison

Publié le 27 février 2007 Lecture : 2 minutes.

Les marchés de capitaux en Afrique subsaharienne ont longtemps été caractérisés par l’absence de ressources permettant les financements de long terme. Cette situation a même poussé les banques commerciales à chercher à combler ce vide en pratiquant le crédit-bail et le capital-risque pour servir les entreprises en quête de tels financements. C’est également à cette situation que l’on doit la création de sociétés de Bourse. À l’instar de la BRVM d’Abidjan pour la zone UEMOA et de la ?BVMAC en zone Cemac, elles constituent le maillon manquant de la chaîne, et l’on voit désormais un marché financier côtoyer un système bancaire restructuré et un secteur microfinancier en pleine effervescence.
À l’occasion de leurs 19es journées annuelles, à Bamako, les 8 et 9 février, les membres du Club des dirigeants des banques et établissements de crédit d’Afrique ont souligné la modestie du marché financier, tout en constatant la timidité des banques dans son animation, compte tenu des opportunités qui leur sont pourtant offertes. Car il ne faut pas occulter les performances de nos marchés d’actions et d’obligations. Pour ces dernières, on observe une augmentation importante des ressources levées et une multiplication des opérations, s’appuyant sur les avantages liés à l’émission d’emprunt dans ces zones, comme la maîtrise du risque de change dans le cas d’emprunts en monnaie locale, ou encore l’intervention de garants crédibles. Autre fait marquant, le marché d’actions commence à s’animer avec l’introduction en Bourse de banques (Bicici, SGBCI, Safca-CI, BOA-Bénin, BOA-Niger) ou de groupes bancaires comme Ecobank Transnational Inc. et les projets en cours concernant toutes les filiales BOA du groupe African Financial Holding (AFH).
Mais à côté des succès enregistrés persistent des insuffisances préjudiciables à la fois aux intervenants et à la propre compétitivité du marché. Il s’agit en particulier des coûts élevés d’introduction et de présence, ou encore des contraintes restrictives d’une garantie à 100 %, sans oublier le comportement des détenteurs de titres, souvent par trop patrimonial. Ces obstacles doivent être levés pour rendre encore plus attractifs et plus dynamiques nos marchés financiers.

*Secrétaire général de l’Association africaine des juristes de banques et établissements financiers (AJBEF)

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires