Campagne contre la surnatalité
Publié le 27 février 2007 Lecture : 1 minute.
Le Niger est devenu le symbole de la surnatalité. Avec un taux de natalité supérieur à 55 et un indice de fécondité proche de 8 enfants par femme (la moyenne mondiale étant de 2,7), il bat en effet tous les records. De 2 millions en 1950, sa population est passée à 5 millions en 1977 avant de dépasser 13 millions en 2006.
Ayant (enfin) pris la mesure du problème, le gouvernement, qui, depuis 2004, compte en son sein un ministre spécifiquement chargé des questions démographiques, a décidé de lancer une campagne de sensibilisation afin d’« agir sur les mentalités et les comportements ». Les autorités attendent l’appui des « partenaires au développement », mais aussi celui des chefferies traditionnelles et des autorités religieuses, dont l’emprise reste très forte sur un pays dont la très grosse majorité des citoyens est analphabète et où le taux de scolarisation dans le primaire est inférieur à 20 %.
Parmi les facteurs expliquant le taux d’accroissement naturel actuel (3,3 %), le plus élevé au monde, certains touchent à la nuptialité : 50 % des jeunes filles sont mariées avant 15 ans et, dans les villages, elles le sont souvent dès 12-13 ans. Dans les pays développés, l’âge moyen au mariage avoisine aujourd’hui 30 ans pour les femmes. Beaucoup reste à faire également dans le domaine du planning familial. Moins de 15 % des femmes utilisent des moyens de contraception efficaces.
Si la mortalité infantile a diminué ces dernières années, elle reste encore scandaleusement élevée : plus de 150 pour 1 000 naissances. Or, où que ce soit, les parents rechignent à faire moins d’enfants tant qu’ils n’ont pas l’assurance de garder en vie ceux qui sont déjà nés.
L’objectif du gouvernement est de faire descendre le taux de croissance démographique à 2,5 % en 2015. Car, au rythme actuel, la population sera de 25 millions d’habitants en 2025 et de 50 millions en 2050. Un scénario catastrophe dans un pays régulièrement confronté à des pénuries alimentaires voire à des famines.
