Algérie : annulation de la condamnation de Merzoug Touati, l’affaire renvoyée

La Cour suprême algérienne a cassé la condamnation à sept ans de prison prononcée contre cet Algérien, qui avait diffusé sur son blog un entretien avec un responsable israélien. Pas forcément une bonne nouvelle, selon son avocat.

Le blogueur algérien Merzoug Touati avait été arrêté le 25 janvier 2017. © Facebook / Merzoug Touati

Le blogueur algérien Merzoug Touati avait été arrêté le 25 janvier 2017. © Facebook / Merzoug Touati

Publié le 25 janvier 2019 Lecture : 1 minute.

« Nous n’avons pas encore reçu l’arrêt », rendu en novembre, mais « nous avons eu confirmation du dispositif » (de la décision, ndlr) auprès de la Cour suprême qui a renvoyé l’affaire devant le tribunal d’appel de Skikda, situé à 350 km à l’est d’Alger, a expliqué Me Salah Dabouz, avocat du blogueur Merzoug Touati.

Incarcéré depuis janvier 2017, Merzoug Touati, 30 ans, reste en détention en attendant son nouveau procès, dont la date n’a pas encore été fixée, a précisé Me Dabouz. « Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle », a tempéré Me Dabouz, s’inquiétant d’une possible aggravation de la peine prononcée en appel.

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« Beaucoup de craintes »

« C’est une affaire sensible, j’ai beaucoup de craintes », a-t-il dit, mettant en avant le choix de Skikda, « région traditionnellement conservatrice » pour rejuger l’affaire. À l’inverse, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) s’est dit « extrêmement soulagée par la décision de la Cour suprême ».

Merzoug Touati a été condamné en mai 2018 en première instance à 10 ans de prison pour avoir entretenu « avec les agents d’une puissance étrangère des intelligences de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de l’Algérie ou à ses intérêts économiques essentiels », crime passible de 20 ans d’emprisonnement. Sa peine avait été réduite à sept ans en appel le 21 juin.

Il lui est reproché d’avoir publié sur son blog un entretien vidéo avec un porte-parole des Affaires étrangères d’Israël, État que ne reconnaît pas l’Algérie. Lors de ses deux procès, la Cour avait écarté le chef d’incitation à « s’armer contre l’autorité de l’État » – passible de la peine de mort – et deux autres crimes et délits d’atteinte à la sûreté de l’État, dont était accusé le blogueur pour avoir posté un appel à manifester sur Facebook.

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