Afrique du Sud : des experts préconisent la scission d’Eskom en trois entités

Le groupe d’experts mandaté par le président Cyril Ramaphosa pour trouver une solution à la crise du géant public de l’électricité, dont la dette abyssale représente un risque pour l’économie nationale, a présenté ses conclusions devant des cadres de l’ANC.

Vue d’une centrale thermique du groupe Eskom en Afrique du Sud (image d’illustration). © Denis Farrell/AP/SIPA

Vue d’une centrale thermique du groupe Eskom en Afrique du Sud (image d’illustration). © Denis Farrell/AP/SIPA

NELLY-FUALDES_2024

Publié le 25 janvier 2019 Lecture : 1 minute.

Des pertes de 2,3 milliards de rands (146 millions d’euros) au cours du dernier exercice, clos le 30 mars 2018, une dette estimée à 26,8 milliards d’euros, un passé émaillé de scandales financiers sous la présidence Zuma… Le géant public sud-africain de l’électricité a bien du mal à faire peau neuve.

Pour les agences de notation Fitch et Moody’s, cette situation représente même un risque pour l’ensemble de l’économie sud-africaine. Le dossier fait donc partie des priorités du président Cyril Ramaphosa qui, après avoir renouvelé la direction d’Eskom, a chargé un groupe d’experts d’étudier les possibilités de réforme de l’entreprise, asphyxiée par les contraintes fiscales, des effectifs pléthoriques, la stagnation de ses ventes ou encore la tendance haussière des cours du charbon.

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Éviter la privatisation

Si ce dernier ne doit rendre officiellement ses conclusions que dans le courant de la semaine prochaine, il en a cependant partagé les grandes lignes avec des cadres de l’ANC. Plusieurs d’entre eux ont confié à Reuters que la proposition principale consistait en une « séparation fonctionnelle » du géant public en trois entités, respectivement chargées de la production, du transport et de la distribution de l’électricité, afin d’améliorer l’efficacité et la transparence.

Ces trois entreprises resteraient publiques, les préoccupations majeures de l’ANC étant d’éviter la privatisation et les licenciements massifs au sein de l’entreprise. Le président sud-africain souhaite aussi éviter que ce soit aux finances de l’État de prendre en charge la dette de l’énergéticien : en décembre 2018, il avait refusé une demande en ce sens de l’entreprise, portant sur un montant de 6,3 milliards d’euros, estimant qu’il « devait y avoir d’autres moyens » de sortir de la crise.

Si les premières fuites dans la presse des conclusions du groupe d’experts ont d’ores et déjà quelque peu rassuré les investisseurs, provoquant une hausse inédite en cinq mois des obligations Eskom, rapporte Reuters, ces derniers attendent avec impatience que le président sud-africain annonce un « plan de sauvetage crédible » pour l’entreprise.

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