Fluctuation du dirham : le coup de pression du FMI sur le Maroc

L’institution financière recommande au royaume d’enclencher sans tarder une deuxième phase du processus de flexibilité de la monnaie nationale. Mais les autorités financières cherchent à éviter les erreurs du passé.

Siège du FMI, à Washington. © Cliff Owen/AP/SIPA

Siège du FMI, à Washington. © Cliff Owen/AP/SIPA

fahhd iraqi

Publié le 25 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

« Le staff du FMI a recommandé d’aller de l’avant sans retard inutile ». C’est ainsi que les analystes de l’institution de Bretton Woods s’expriment au sujet de la poursuite de la flexibilité du dirham, amorcée par le royaume en janvier 2018. Dans son dernier rapport, rendu public le 24 janvier, le FMI justifie cette recommandation par « des fins préventives, afin de protéger les réserves, de rendre l’économie plus en mesure d’absorber les chocs extérieurs potentiels et de préserver la compétitivité. »

À en croire ce rapport qui intervient suite au renouvellement de’une ligne de précaution et de liquidité (d’un montant d’environ 3 milliards de dollars), cette réforme devrait encourager « la diversification des exportations et le développement des PME, ce qui favorisera la création d’emplois et de revenus pour les pauvres et les classes moyennes ».

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Prudence justifiée

Malgré ce coup de pression, les autorités monétaires gardent la tête froide. La réponse du duo Abdellatif Jouahri – Mohamed Benchaaboun est restée mesurée, tout en se voulant rassurante vis-à-vis de la puissante institution financière. « Les autorités restent déterminées à poursuivre la transition du taux de change qui consisterait à élargir davantage la bande de fluctuation du dirham, lorsque les conditions le permettront et dans le contexte d’une stratégie de communication bien structurée. »

Pourtant, de nombreux observateurs estiment que le l’économie marocaine est fin prête à franchir un nouveau palier dans la libéralisation de sa monnaie. La banque centrale elle-même estime que « les principaux objectifs assignés à cette première phase de la réforme ont été atteints et continuent d’évoluer de manière favorable permettant aux opérateurs économiques de réaliser leurs opérations de commerce international dans des conditions adéquates ».

Il n’empêche que la prudence des autorités monétaires reste justifiée. Pour rappel, la mise en application d’une bande de fluctuation de +/- 2,5 % a dû être reportée de plusieurs mois, en raison d’opérations spéculatives engendrées par le dévoilement précoce du calendrier et de la fourchette de variation. Revoir le panier ou la bande de fluctuation d’une monnaie est une décision qui ne s’annonce pas, mais qui s’applique de manière à prendre tout le monde de court…

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