Accord de pêche avec l’Europe

Publié le 27 février 2007 Lecture : 2 minutes.

Le jour décline sur le port artisanal de Nouakchott. C’est la fin de la journée, les marchands attendent le chaland derrière leurs étals, de gros blocs de béton posés au sol. Jules, 38 ans, vend du poisson depuis une dizaine d’années. Aujourd’hui, ce sont de grosses courbines. « Je ne les vide pas pour ne pas perdre de poids », explique-t-il, avant de s’interrompre, trop pressé pour discuter. À côté, Mamadou Seck raconte pourquoi il a abandonné la pêche : « Tu peux partir et revenir sans rien. » Aujourd’hui, les pirogues sont restées en rang d’oignons sur la plage, la mer était trop agitée. Demain, peut-être Pour pallier ces aléas, l’État a alloué un crédit de 500 millions d’ouguiyas (1,4 million d’euros) à deux coopératives de pêcheurs (l’une à Nouadhibou, l’autre à Nouakchott), représentant un total de 2 500 pirogues.
Au total, près de 3 500 pirogues prennent le large quand les conditions le permettent. Dix mille personnes travailleraient dans le secteur de la pêche, soit environ un tiers de la main-d’uvre totale du secteur. Mais les pêcheurs artisanaux totalisent seulement 10 % du total des captures annuelles (environ 800 000 tonnes). Ils contribuent en revanche à hauteur de 20 % au chiffre d’affaires de la pêche. L’essentiel des ressources que l’État tire de la mer provient de la rente versée par l’Union européenne (UE). Ce qui explique l’acharnement de Nouakchott quand, au premier semestre 2006, il a fallu renégocier l’accord qui arrivait à échéance le 31 juillet.
D’après le nouveau texte, applicable pendant six ans, l’UE et les sociétés de pêche européennes versent chaque année 116 millions d’euros à l’État, contre 96 millions auparavant. Dans le même temps, les quantités de pêches autorisées sur certaines espèces menacées (le poulpe, par exemple) ont été revues à la baisse. Le nombre de navires européens ne devra pas être supérieur à 187, contre 250 auparavant. Par ailleurs, l’UE s’engage à employer 1 100 marins mauritaniens, contre 700 auparavant. Dans un contexte de raréfaction des ressources halieutiques, le pays a eu les coudées franches pour défendre ses positions. En contrepartie, il sera chargé de surveiller et de protéger la zone réservée à l’Union européenne.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires