Un géant s’affirme

South African Airways (SAA), la compagnie publique, s’impose de plus en plus comme un transporteur de stature internationale.

Publié le 26 janvier 2004 Lecture : 2 minutes.

Selon le célèbre guide Zagat, les voyageurs classent la South African Airways (SAA) parmi les dix meilleurs compagnies mondiales. D’ailleurs, prix et félicitations se succèdent pour souligner l’excellence de ses services. « Première compagnie africaine » selon la British Travel Industry, « Meilleure compagnie pour la desserte de l’Afrique » selon l’Asata Diners Club, « Meilleurs services à bord vers l’Afrique » pour Skytrax, un cabinet de conseil britannique pour les aéroports et les entreprises aériennes.
Avec ses 59 appareils, dont 26 transporteurs long-courriers (A-340 et Boeing 747) et 1,1 milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2002, la SAA a une activité trois fois supérieure à celle de Royal Air Maroc, la deuxième compagnie du continent. Forte de son succès, elle a même passé, en 2002, une commande de 41 appareils à Airbus pour une somme de 3,5 milliards de dollars, délaissant ainsi son partenaire traditionnel Boeing. Les avions seront progressivement livrés d’ici à 2011.
Outre son poids économique (SAA est la vingt-quatrième entreprise sud-africaine, selon le classement 2003 des entreprises africaines publié par le mensuel Ecofinance), la compagnie prend également des positions fortes au niveau diplomatique.
Le 6 janvier, ses dirigeants ont fait savoir qu’ils n’envisageaient pas, pour le moment, de se plier à la demande américaine de faire embarquer des policiers armés à bord des avions à destination des États-Unis, préférant annuler les vols pour lesquels se poseraient des problèmes de sécurité. Une déclaration forte, mais peu réaliste. Comment cette compagnie pourrait, en effet, se priver de liaisons commerciales rentables avec l’Amérique ?
Aujourd’hui, SAA compte 28 vols par semaine à destination ou depuis le sol américain (via Atlanta et New York). Outre toutes les grandes villes d’Afrique australe et neuf liaisons sur le reste du continent (celle avec Dakar a été ouverte en 2003), la compagnie dessert directement une quinzaine de villes hors Afrique. La compétition avec les grands avionneurs en Afrique est rude, mais SAA ne cesse de marquer des points. Elle a racheté 49 % des parts d’Air Tanzanie et vient de signer un partenariat rapproché avec Ethiopian Airlines. Deux projets dans les cartons pourraient bientôt lui permettre de devenir incontournable : la mise en place de deux hubs, l’un en Afrique de l’Est et l’autre en Afrique de l’Ouest. À condition de régler rapidement la question épineuse de la privatisation de la société, commencée en 1999 et toujours inachevée. Le gouvernement avait dû racheter en 2001 les 20 % qu’il avait vendus à Swissair, en raison de la faillite de l’entreprise helvétique.
En 2003, SAA a enregistré son premier bénéfice opérationnel (lié à l’activité commerciale) de 545 millions de rands (60,6 millions d’euros) depuis 1999. Avec 6,52 millions de passagers entre mars 2002 et mars 2003, elle réalisait une augmentation de 6 %. Dans un paysage aérien perturbé depuis le 11 septembre 2001, nombreuses sont les compagnies occidentales à envier le sort du transporteur sud-africain.

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