Centrafrique : au moins treize morts depuis le début des pourparlers de paix

Pour la première fois depuis le début de la crise centrafricaine en 2012, de hauts responsables du pouvoir à Bangui ont dialogué, face-à-face à Khartoum, avec la quasi-totalité des chefs de groupes armés opérant sur le territoire, où au moins treize personnes ont été tuées par des combattants de groupes armés depuis le 24 janvier.

À l’ouverture des pourparlers sur la Centrafrique à Khartoum, le 24 janvier 2019. © AFP

À l’ouverture des pourparlers sur la Centrafrique à Khartoum, le 24 janvier 2019. © AFP

Publié le 26 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

« 1er face-à-face entre le gouvernement et les 14 groupes armés vendredi matin à Khartoum », a indiqué l’ONU sur les réseaux sociaux vendredi après-midi, la réunion s’étant déroulée à huis clos. Selon des photos diffusées par l’ONU, une dizaine de chefs de groupes armés étaient présents à la première réunion officielle du dialogue, après la cérémonie d’ouverture jeudi en banlieue de Khartoum.

Parmi eux, Ali Darassa, chef d’un des principaux groupes armés, l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC). Il avait dans un premier temps annoncé qu’il ne viendrait pas après des violences provoquées par son groupe à Bambari (centre) mi-janvier.

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À Ippy, à une centaine de km de Bambari, un combattant de l’UPC a, dans la nuit de jeudi à vendredi, « ouvert le feu sur un groupe d’habitants qui étaient à une cérémonie funéraire, tuant 10 personnes et en blessant 17 autres dont 13 sont dans un état jugé sérieux », a indiqué vendredi l’ONU à l’AFP.

« C’était un combattant de l’UPC ivre. Le «  »comzone » (commandant de zone, ndlr) de l’UPC l’a exécuté en public vendredi », a indiqué à l’AFP une autre source onusienne qui évoque un bilan plus élevé.

Le chef du FPRC représenté

Jeudi, trois personnes – dont une femme et un enfant – ont par ailleurs été tuées sur une route proche d’Alindao (centre) par des miliciens antibalaka, autoproclamés d’autodéfense et dont des représentants sont présents au dialogue.

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Le même jour à Khartoum, à l’ouverture du dialogue, Jean-Pierre Lacroix, chef du département de maintien de la paix de l’ONU, avait demandé un « arrêt des violences » comme « condition essentielle » des pourparlers.

Noureddine Adam, chef du groupe armé Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), le plus important du pays, n’était, lui, pas présent vendredi, selon les photos diffusées par l’ONU et des sources concordantes. Il était représenté par deux de ses proches conseillers, dont son bras droit Fadoul Bachar.

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« Deux à trois semaines » de négociations

Côté gouvernement, la délégation était présidée par Firmin Ngrebada, directeur de cabinet du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. La ministre de la Défense, Marie-Noëlle Koyara, et le ministre de la Justice, Flavien Mbata, étaient aussi présents.

De sources onusiennes, les groupes armés ont exposé vendredi matin aux autorités leurs revendications, qui n’ont pas été rendues publiques.

Ces négociations, dont le but est d’aboutir à un accord et à la mise en place d’un comité de suivi, devraient durer « deux à trois semaines », selon les autorités soudanaises.

Sept accords de paix ont déjà été signés depuis le début de la crise centrafricaine, fin 2012, sans qu’aucun n’arrive à ramener la stabilité dans ce pays d’Afrique centrale de 4,5 millions d’habitants.

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