Cameroun : plusieurs militants du MRC blessés au cours d’une marche à Douala

L’avocate Michèle Ndoki, l’opposant Célestin Djamen et d’autres manifestants du MRC ont été blessés le 26 janvier au cours d’une marche de protestation initiée par le parti de Maurice Kamto, violemment réprimée par les forces de sécurité camerounaises.

Maurice Kamto, leader du MRC, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun. © Jacques Torregano pour JA

Maurice Kamto, leader du MRC, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun. © Jacques Torregano pour JA

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 26 janvier 2019 Lecture : 3 minutes.

La « marche blanche » du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a tourné à l’émeute ce samedi 26 janvier dans la ville de Douala, des tirs de gaz lacrymogènes et de balles ayant meublés la manifestation pacifique d’un groupe de militants de ce parti. Ils étaient réunis dans le 5e arrondissement de la ville, pour répondre à l’appel de Maurice Kamto à procéder à des marches pacifiques sur l’ensemble du territoire national. Au moins six personnes ont été blessées, selon les premiers témoins joints par Jeune Afrique.

C’est vers 9 heures que les dizaines de militants du MRC – avec à leur tête l’opposant Célestin Djamen – ont commencé à arpenter les rues de la capitale économique du Cameroun. Selon des témoins, les manifestants ont marché sur quelques mètres, avant d’être rejoints par les forces de sécurité qui ont tiré des gaz lacrymogènes sans sommation, provoquant un mouvement de foule. « Au début ils tiraient des gaz lacrymogènes, après ils ont commencé à tirer à balles réelles », rapporte un des manifestants joint par Jeune Afrique.

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Plusieurs victimes

Dans la foulée, le leader de la marche, Célestin Djamen, a reçu une balle dans la cuisse. Il a immédiatement été conduit à l’hôpital général. Alertés, les militants du MRC se sont retrouvés à l’entrée de la formation hospitalière. Ils ont une fois de plus été rejoints par les forces de sécurité qui ont engagés des tirs de gaz lacrymogènes et de balles, faisant de nouvelles victimes. Parmi elles, l’avocate Michèle Ndoki, venue s’enquérir de l’état de santé de son camarade.

« Elle ne faisait pas partie des manifestants. Elle est arrivée avec sa voiture accompagnée d’Albert Dzongang [leader de la Dynamique, un parti allié au MRC, ndlr]. L’accès à l’hôpital leur a été refusé. Elle est ensuite descendue de la voiture, et un policier l’a suivi. Il a tiré à quatre reprises. Me Ndoki a reçu trois balles, et une commerçante qui se trouvait à côté d’elle en a également reçue une », raconte l’un des témoins. Selon des sources concordantes, un conducteur de moto-taxi et deux piétons ont également été touchés par des balles perdues. L’un d’eux a été conduit à l’hôpital Ad Lucem, où Me Ndoki recevait un traitement en début d’après-midi.

Des marches pour dire « non au hold-up électoral »

Manifestations à Yaoundé et Bafoussam

Les marches initiées par le MRC ont pour but de contester les résultats de la dernière présidentielle, plaider pour le retour de la paix dans les régions anglophones, et protester contre la dilapidation des fonds publics sous couvert de l’organisation de la CAN 2019, qui lui a depuis été retirée.

Les manifestations annoncées sur l’ensemble du territoire avaient été interdites par les autorités. Elles se sont finalement tenues dans trois villes.

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>>> À LIRE – Cameroun : l’opposant Maurice Kamto appelle à des journées « villes mortes » en zone francophone

À Yaoundé, les militants et sympathisants du MRC se sont retrouvés à la Poste centrale, au cœur de la ville. Ils ont entonné des chants de ralliement, avant d’être rapidement dispersés par les forces de sécurité à l’aide de jets d’eau et de gaz lacrymogènes. Même scénario à Bafoussam, où des dizaines de manifestants ont bravé l’interdiction des autorités pour dire « non au hold-up électoral ».

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Maurice Kamto, qui n’était à aucune de ces manifestations, s’est rendu à Douala pour rencontrer ses militants blessés. Les autorités, quant à elles, ont renforcé le dispositif sécuritaire, en déployant des dizaines de policiers et gendarmes dans les principales artères des villes de Douala, Yaoundé et Bafoussam.

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