Arabie saoudite : l’Éthiopie annonce la libération du milliardaire Mohammed al-Amoudi
Le bureau du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé la libération de l’homme d’affaires de 72 ans, arrêté lors de la purge anti-corruption de novembre 2017 en Arabie saoudite.
L’homme d’affaires saoudo-éthiopien, actif dans l’hôtellerie, les mines, l’industrie ou encore l’agriculture, avait été arrêté début novembre 2017 en Arabie saoudite. Il comptait parmi les responsables – onze princes et des dizaines de ministres actuels ou anciens – inquiétés suite à la mise en place d’une commission anti-corruption dirigée par le prince héritier et homme fort du royaume ultra-conservateur, Mohamed ben Salman. Une purge sans précédent qui devait permettre au jeune prince héritier de consolider son pouvoir.
Après la libération du prince milliardaire Al-Walid ben Talal, après trois mois de détention, et de son frère, en novembre dernier, c’est donc au tour de Mohamed Hussein Al-Amoudi d’être libéré, selon le bureau du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed.
L’information n’a pas encore été confirmée sur le site officiel du milliardaire, où un communiqué publié le 26 janvier précisait qu’il était « vivant et détenu dans des conditions confortables, pas du tout en prison », qu’il « n’a pas été torturé ou maltraité » et qu’il pouvait avoir « des contacts réguliers avec sa famille ».
Nouveaux ennuis judiciaires au Maroc
Cette libération, si elle est confirmée, ne signe cependant pas la fin des ennuis judiciaires pour l’homme d’affaires de 72 ans, dont le patrimoine est estimé par Forbes à 10,3 milliards de dollars, ce qui fait de lui un des industriels les plus riches de la planète.
Ses autres sociétés, comme Coral Hotels & Resort Company (groupe hôtelier présent dans six pays de la région Mena) ou la Société hôtelière Samir (propriétaire de l’Amphitrite Beach Hotel Mohammedia), pourraient donc être touchées par cette procédure de liquidation judiciaire.
El Amoudi, qui avait acheté la Samir à l’État marocain pour une bouchée de pain en 1997, a laissé une ardoise estimée entre 3,1 milliards et 3,9 milliards d’euros, tandis que plusieurs centaines de salariés et de sous-traitants se sont retrouvés sans emploi.
Depuis son lieu de détention, l’homme d’affaires a déposé, le 14 mars 2018, un recours devant le Cirdi contre le royaume du Maroc, lui reprochant des « obstacles » et un traitement « injuste » après son investissement dans la société de raffinage Samir.
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