Nigeria : le gouvernement dément un lien entre la suspension du président de la Cour suprême et les élections de 2019

Suite à de nombreuses critiques, tant en interne que sur la scène internationale, le gouvernement nigérian a contesté toute corrélation entre la suspension de Walter Samuel Nkanu Onnoghen, président de la Cour suprême, et les élections de février 2019.

Muhammadu Buhari, en mai 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Muhammadu Buhari, en mai 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 28 janvier 2019 Lecture : 1 minute.

« Le président de la Cour suprême n’est pas en charge de l’élection [présidentielle prévue le 16 février prochain, ndlr]. Il n’est pas non plus le premier arbitre des plaintes électorales », a expliqué dans un communiqué Garba Shehu, porte-parole du président Muhammadu Buhari.

« Il est illogique de lier le CJN [« Chief justice of Nigeria », le président de la Cour, ndlr] aux élections de cette façon, à moins de supposer que des plaintes seront déposées et qu’elles iront jusqu’à la Cour suprême », a-t-il ajouté.

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Le président Buhari a suspendu le 25 janvier Walter Samuel Nkanu Onnoghen, poursuivi en justice pour corruption – en particulier pour ne pas avoir déclaré plusieurs comptes bancaires –, et nommé à son poste un juge originaire du nord du pays, comme lui.

Vives critiques à l’international

Cette mesure a provoqué des critiques tant au Nigeria qu’à l’étranger à l’égard du président, candidat à sa réélection au scrutin du 16 février. Il lui est reproché d’avoir violé la Constitution et de tenter de manipuler l’appareil judiciaire.

L’Union européenne, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont exprimé le 26 janvier leur préoccupation, et le Sénat doit tenir le 29 janvier une session d’urgence sur le sujet. La Constitution nigériane prévoit en effet que le président ne peut renvoyer le plus haut magistrat du pays qu’avec l’approbation des deux-tiers des sénateurs.

Dans une première réaction, le porte-parole présidentiel Garba Shehu avait accusé l’UE, la Grande-Bretagne et les États-Unis – qui doivent envoyer des observateurs électoraux – d’ingérence dans les affaires intérieures du Nigeria.

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Selon lui, la position du juge Onnoghen était « intenable » et le président Buhari a été contraint de le suspendre, ayant refusé de se retirer sur une base volontaire.

Les élections de février, qui mettront notamment aux prises deux grands partis présentant chacun un candidat à la présidentielle, s’annoncent très disputées. La lutte contre les tentatives de fraude est un des points pesant sur le bon déroulement du scrutin.

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