RDC : trois étudiants tués à Lubumbashi, Tshisekedi promet de faire respecter « la rigueur de la loi »

Au moins trois étudiants et un policier ont été tués le 27 janvier dans des heurts entre policiers et étudiants qui manifestaient contre la coupure d’eau et d’électricité à l’Université de Lubumbashi, dans le Sud-Est de la RDC, a déploré la présidence congolaise, ordonnant l’arrestation d’un officier supérieur de la police.

Université de Lumumbashi, en RDC. © Wikimedia/CC/Mike Rosenberg

Université de Lumumbashi, en RDC. © Wikimedia/CC/Mike Rosenberg

Publié le 28 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

Réclamant le retour de l’eau et de l’électricité dans le campus de l’Université de Lubumbashi (Sud-Est), inaccessibles depuis trois jours, des centaines d’étudiants lushois en furie ont manifesté le 27 janvier contre les autorités académiques et urbaines.

La police est intervenue, dispersant les protestataires à coups de gaz lacrymogènes. Un policier a été renversé par un véhicule anti-émeute lors des échauffourées.

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Au moins quatre morts

Selon la présidence congolaise, un colonel de la police a ordonné de tirer « sans sommation » sur des étudiants qui sortaient – en étant « paisibles » – d’une audience avec le gouverneur du Haut-Katanga, dont Lubumbashi est la capitale.

Au moins quatre personnes sont mortes – dont trois étudiants et un policier –, selon le bilan officiel encontre provisoire émanant de la présidence.

Tshisekedi prend des dispositions

Fraîchement installé dans ses fonctions, le nouveau président congolais Félix Tshisekedi a d’abord condamné « avec force » le meurtre d’étudiants, un acte « ignoble de la part d’un officier supérieur » de la police, a-t-il qualifié dans un communiqué de la présidence signé par Vital Kamerhe, son directeur de cabinet, et lu d’urgence à la télévision publique dimanche soir.

« L’officier incriminé est déféré devant la justice militaire afin de subir la rigueur de la loi », souligne le communiqué.

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« Il est inutile, injustifié, incompréhensible que l’on fasse usage des armes à feu pour un problème administratif dans un milieu académique », a pour sa part réagi sur Twitter Patrick Nkanga Bekonda, président honoraire de la Ligue des Jeunes du PPRD.

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Les frais universitaires en question

Kassapa, le quartier qui abrite le campus de l’Université de Lubumbashi – l’une des meilleures du pays –, est privé d’eau et d’électricité à cause de l’effondrement d’un poteau et de la tuyauterie après de fortes pluies qui se sont abattues dernièrement sur la ville.

L’électricité a été rétabli dimanche avant le coucher du soleil dans cette université qui accueille plus de 9 000 étudiants.

Au gouverneur du Haut-Katanga, les étudiants ont présenté une autre doléance : la hausse des frais académiques négociés et payés en devises étrangères dans un établissement public.

La décision du ministre de l’Enseignement supérieur – Steve Mbikayi – portant réajustement des frais académiques est « suspendue et le ministre doit être entendu sur ces faits afin d’établir les responsabilités », a ajouté Vital Kamerhe, directeur du cabinet présidentiel et signataire du communiqué de Félix Tshisekedi.

Le ministre issu de la coalition autour de Joseph Kabila, le président sortant, n’a pas attendu d’être auditionné par le nouveau régime pour réagir.

« Il n’existe aucune décision du ministre réajustant les frais académiques, a précisé Steve Mbikayi sur son compte Twitter. Les frais ne sont pas fixés par la tutelle ! Ils sont négociés entre étudiants, comité de gestion et association des professeurs », a souligné le patron de l’Enseignement supérieur et Universitaire en RDC.

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