L’insuffisance cardiaque : des millions de malades

Cent mille fois par jour, le cur se contracte (on dit qu’il « bat »). Chaque jour, cette pompe fait circuler et recirculer 7 000 litres de sang qui apportent de l’oxygène à tout l’organisme. Dans les cavités du cur, des valves orientent le sang dans la

Publié le 27 janvier 2004 Lecture : 2 minutes.

L’insuffisance cardiaque (IC) est l’état dans lequel se trouve le cur lorsqu’il n’a plus la puissance nécessaire pour répondre aux besoins de l’organisme. Cet état touche 2 % à 4 % de la population en Europe et environ 1 % en Afrique. Soit des millions de malades en risque grave.
L’IC n’est pas une maladie autonome, c’est une insuffisance fonctionnelle à laquelle peuvent aboutir toutes les maladies touchant le cur lui-même ou les artères, voire la thyroïde. Contre ces maladies, le cur lutte efficacement en se dilatant et en se
musclant, et à la longue, s’épuise.
Les signes de l’IC comportent une accumulation de sang en amont du cur : dans les poumons, ce qui engendre un essoufflement à l’effort, puis au repos. Dans les jambes, où l’on constate des gonflements (dèmes). Dans le foie, qui augmente de volume. Dans l’abdomen, où un liquide d’origine sanguine s’accumule dans le péritoine. En aval du cur, les muscles et les viscères sont mal irrigués : d’où une insuffisance du rein, une fatigue musculaire et une souffrance cérébrale.
La radiographie du thorax, l’électrocardiogramme et l’échocardiogramme permettent d’évaluer la situation. Une épreuve d’effort sur un tapis roulant peut être utile, ou plus simplement la mesure de la distance parcourue en six minutes, en extérieur. Le dosage d’une protéine, le « Brain Natriuretic Peptide », est, depuis peu, un élément utile. Ces différents examens permettent d’évaluer le risque encouru par le malade.
Le traitement de l’IC doit être très actif. Dans les meilleurs cas, on peut contrôler ou guérir la maladie qui est la cause de l’IC : hypertension, infarctus, maladie des valves, malformations congénitales ; et, particulièrement en Afrique, anémie grave, avitaminose B1. Lorsque la cause est traitée assez tôt, l’IC peut régresser définitivement.
Le plus souvent, il faut aider le cur à remplir sa fonction en réduisant le volume de liquide dans les artères (régime peu salé, diurétiques) et en facilitant la contraction cardiaque (tonicardiaques). Depuis quelques années, on sait lutter contre les réactions nerveuses et hormonales très néfastes grâce aux inhibiteurs de l’enzyme de conversion
et, plus récemment, aux bêta-bloquants.
Si l’IC est très avancée, d’autres méthodes sont disponibles. Chacun connaît la possibilité d’une greffe d’un cur de donneur décédé : 70 % des malades greffés survivent
plus de cinq ans. Autre méthode : on entoure le cur avec un muscle du thorax qui l’aide à se contracter (cardiomyoplastie). On peut aussi aider le cur grâce à des pompes
mécaniques qui ne sont encore que transitoires. Depuis quelques années, on sait aussi
faire contracter le muscle cardiaque à l’aide d’électrodes mises en place dans les cavités cardiaques et alimentées par des piles. Enfin, depuis peu, l’équipe française du professeur Menasche a pu régénérer le muscle cardiaque en y « greffant » des cellules musculaires provenant de la cuisse. D’autres équipes tentent de greffer des cellules souches provenant de la moelle osseuse.
En tout cas, rares sont les affections à avoir bénéficié d’autant de progrès techniques en si peu de temps.

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