Indice de perception de la corruption 2018 : Transparency International pointe la faiblesse des institutions africaines

Dans son rapport 2018, l’organisation de lutte contre la corruption Transparency International dresse un bilan sombre de la corruption en Afrique subsaharienne.

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Publié le 29 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

En 2018, le continent africain reste en dernière position en termes de perception de la corruption. Dans le rapport publié par l’ONG de lutte contre la corruption Transparency International, l’Afrique obtient une moyenne de 32 sur une échelle allant de 0 à 100. Le continent est loin derrière l’Europe de l’Ouest qui est la région la plus performante en matière de lutte contre la corruption, avec 66 points en moyenne.

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Dans le Top 5 des pays les plus corrompus, sont classés deux pays africains : la Somalie prend la dernière place du classement, talonnée par le Soudan du Sud, au 178e rang. Malgré leur mauvais scores, ces deux pays ont néanmoins gagné un point dans l’indice de corruption (IPC) par rapport à 2017.

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Dans les pays africains les mieux classés, les Seychelles occupent le haut du podium en se classant 28e sur 180 pays. Puis, vient le Bostwana qui a perdu sa place de champion continental (34e), puis le Cap-Vert qui reste stable à la 45e place. Le Rwanda et la Namibie sont respectivement à la 48e et la 52e place. Le Sénégal a cette année perdu un rang en prenant la 67e place au détriment de l’Ile Maurice.

Corrélation entre corruption et crise de démocratie

Selon l’ONG, il y a une forte corrélation entre « corruption et crise démocratique » sur le continent. Dans son rapport, Transparency International conclut que les pays qui ont un indice inférieur ou égal à 34 sont des régimes semi-autoritaires, quand ceux qui ont un indice inférieurs à 30 sont des régimes autoritaires. En Afrique subsaharienne, 13 pays, dont la Guinée (138e), ont obtenu un indice inférieur à 30.

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Malgré le mauvais bilan africain, certains pays comme la Côte d’Ivoire(105e places, + 3 points depuis 2015) et le Sénégal sont en progression constante. De plus la progression de la Gambie est à souligner. Avec un indice à 37 sur une échelle de 100, la Gambie comme l’Érythrée a considérablement augmenté son score par rapport à 2007 : respectivement sept et quatre points de plus.

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Transparency note que les pays qui s’en sortent le mieux en Afrique sont ceux qui ont des institutions stables et ont des gouvernements qui affichent leur souhait d’éradiquer la corruption, notamment l’Angola, qui a gagné 4 points depuis 2015.

Lutter contre la corruption à travers les réseaux sociaux

L’ONG met en évidence l’importance des réseaux sociaux pour la libéralisation de la parole et la lutte contre la corruption. En Afrique du Sud, où l’indice est resté stable par rapport à 2017 (43), les réseaux sociaux commencent à avoir de l’ampleur en matière de lutte contre la corruption. Avec la création de l’ONG Corruption Watch en 2012 à Johannesburg, les Sud-Africains ont dénoncé de nombreux actes de corruptions sur Facebook et WhatsApp, précise Transparency qui s’en réjouit.

L’ONG recommande aux pays d’Afrique d’intensifier leurs efforts en matière de protection des droits humains en favorisant la liberté d’expression et le droit des journalistes d’exercer leur métier. Il préconise aux pays comme le Burundi et le Congo de s’engager dans la lutte contre la corruption au sein de leur système politique.

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