Ils ont fait un beau mariage !

Trois ans après sa création, le partenariat sénégalo-marocain affiche des résultats au-delà de toute espérance. Et les projets ne manquent pas.

Publié le 26 janvier 2004 Lecture : 2 minutes.

Créée en 2001 après un accord entre la Royal Air Maroc (RAM) et l’État sénagalais, Air Sénégal International (ASI) devrait accueillir son millionième passager à la mi-2004. Soit une avance de plus de trois ans par rapport au business plan initial visiblement beaucoup trop timoré. Cette réussite a été saluée par la revue African Aviation, qui, en novembre dernier, a délivré à Air Sénégal International le titre très envié de « Compagnie africaine de l’année ». Elle succède ainsi, excusez du peu, à Kenya Airways – aujourd’hui dans le giron du néerlandais KLM – et à Air Mauritius – qui joue dans la cour des grands depuis longtemps. Dans la foulée, au mois de décembre, à Tripoli, ses consoeurs continentales l’ont portée à la présidence de l’Afraa (Association des compagnies aériennes africaines).
Si ASI a bien bénéficié, au départ, de la disparition d’Air Afrique et du vide qui s’est ensuivi dans la sous-région, il n’en va plus de même aujourd’hui. Ses bons résultats, elle les doit surtout à la mise en oeuvre d’une stratégie de développement volontariste, construite autour de trois axes majeurs : service de qualité internationale, sécurité maximale des passagers et réponse rapide aux attentes de la clientèle. Dans cet esprit, la compagnie – qui ne dispose aujourd’hui que de quatre appareils – a construit un réseau très dense en desservant plusieurs pays de la sous-région. En l’espace de deux ans, elle a ainsi pu tripler le nombre de passagers transportés.
En 2004, elle compte prendre un appareil de nouvelle génération en leasing – probablement un Boeing 737-800 – et déposer une option sur un deuxième. Objectif : ouvrir de nouvelles lignes en direction de Lagos, Accra et Milan. Un programme ambitieux qui devrait être mis en place à partir de mars prochain, et qui permettra au passage de réduire l’intensité d’utilisation de la flotte. Victime de son succès, ASI a en effet fortement densifié son réseau, d’où de fortes tensions lorsqu’un appareil se trouve immobilisé pour des raisons techniques et des retards en cascade qui peuvent se propager au reste des liaisons. Si le taux de ponctualité – autour de 75 % – est plutôt satisfaisant, ASI voudrait franchir à nouveau la barre des 80 % pour améliorer le niveau de satisfaction de la clientèle. Avec, pour cette année, une cible commerciale majeure : le marché français. Grâce aux deux vols quotidiens sur Paris et aux dessertes de Lyon et Marseille, il représente déjà plus de 40 % du chiffre d’affaires de la compagnie. Pour consolider sa position, ASI va lancer une vaste campagne d’affichage dans le métro parisien, diffuser des spots à la télévision et multiplier le sponsoring d’événements culturels ou sportifs. Comme c’est déjà le cas pour le dernier Paris-Dakar ou le prochain meeting international d’athlétisme devant se tenir, début avril, dans la capitale sénégalaise.
Le joint-venture Sénégal-Maroc est une telle réussite que plus de dix pays africains – le Congo-Brazzaville, la Guinée équatoriale et le Mali, entre autres – ont déjà approché la RAM. Zouhair Mohamed el-Aoufir, aux commandes d’Air Sénégal International depuis ses balbutiements, est aujourd’hui un directeur général heureux.

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