En souvenir du père Verspieren
Publié le 27 janvier 2004 Lecture : 2 minutes.
Votre journal a rendu un bel hommage au père Verspieren (voir J.A.I. n° 2238). J’aimerais y ajouter mon témoignage personnel. C’est un grand ami du Mali qui, en effet, nous a quittés le 25 octobre dernier, à l’âge de 79 ans. Pour moi, c’était toujours un grand bonheur d’être reçu à Teriya Bugu, sa ferme expérimentale des bords du Bani. Dans cette ferme dédiée aux énergies renouvelables, la végétation était luxuriante, les activités multiples (agriculture, élevage, horticulture…) et les intérieurs décorés d’objets d’art dogons. C’est là que je fis sa connaissance, dès mon premier voyage au Mali, il y a dix ans.
Issu d’une grande famille industrielle du Nord, Bernard Verspieren avait tout quitté pour devenir, au début des années cinquante, prêtre missionnaire d’Afrique (père blanc) au Mali. Son nom reste d’ailleurs attaché aux cinq églises qu’il fera bâtir, notamment celle de Mandiakuy, l’une des plus grandes du pays.
Ingénieur agronome de formation, il connaissait les langues et les dialectes du Mali et partageait ses ambitions de démocratisation et de développement, comme la lutte contre l’analphabétisme et le combat pour l’eau. Le Père, comme tous l’appelaient, vous racontait ses réussites, ses échecs aussi, et ses projets avec un humour et une passion qui vous donnaient à jamais le goût de l’Afrique. Après l’ouverture de centres de formation près de Tominian et de Bla, il créait en 1974 « Mali Aqua Viva », spécialisé dans les forages en profondeur, qui allait réaliser près de 4 000 forages dans la région de San.
La ville d’Alençon (Normandie) dont je fus maire jusqu’à ma nomination au gouvernement français était déjà jumelle de la ville malienne de Koutiala, et le siège de l’association Forages-Mali fondée par Pierre Mauger, mon prédécesseur à la mairie. Le père Verspieren aimait Alençon et louait son action exemplaire en faveur du développement. Mon engagement personnel en faveur de Mali Aqua Viva, qui était partenaire de Forages Mali, allait fortifier notre amitié. Son souvenir reste gravé dans mon coeur comme dans celui des Alençonnais.
