Shell, Total et Eni vont céder 5 milliards de dollars d’actifs au Nigeria

Royal Dutch Shell, à la tête d’un consortium de compagnies pétrolières occidentales, s’apprête à céder quatre champs de pétrole au Nigeria pour 5 milliards de dollars.

Le groupe Shell détient 30% des parts des quatre champs pétroliers qu’il souhaite céder. © Jean-François Rollinger / JA

Le groupe Shell détient 30% des parts des quatre champs pétroliers qu’il souhaite céder. © Jean-François Rollinger / JA

Publié le 28 août 2014 Lecture : 2 minutes.

Un consortium mené par la major pétrolière anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell s’apprête à vendre quatre de ses champs de pétrole onshore situés dans la région du Delta, au Nigeria, rapporte le quotidien britannique The Financial Times.

Il s’agit des permis OML 18, 24, 25, 29 ainsi que de l’oléoduc de Nembe Creek. Shell cède 30% de ses parts dans ces différents sites – y compris le pipeline. Total et Eni, qui possèdent respectivement 10% et 5% des quatre champs pétroliers concernés et du pipeline, vendent également leurs actifs. La compagnie nationale nigériane Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) conserve quant à elle les 55% restants.

la suite après cette publicité

5 milliards de dollars

Selon les informations du Financial Times, la transaction s’élèverait à 5 milliards de dollars. Des acheteurs ont été retenus pour les quatre blocs que cède Royal Dutch Shell mais deux enchérisseurs négocient encore leurs contrats, révèle le FT. Un accord est donc attendu au cours des prochaines semaines, une fois que les acheteurs potentiels auront obtenu le feu vert du gouvernement.

Lire aussi :

Dossier pétrole : quand les juniors taquinent les majors

la suite après cette publicité

Nigeria : Oando rejoint le club des grands producteurs de pétrole locaux

Kassoum Fadika : « Il faut créer un Total africain »

la suite après cette publicité

Oando clôture l’acquisition des actifs de ConocoPhillips

Talaveras et Aiteo auraient proposé 2,6 milliards de dollars pour le plus grand des quatre champs pétroliers, baptisé OML 29, ainsi que pour l’oléoduc de Nembe Creek.

Le champ OML 24 serait quant à lui convoité par le groupe Pan Ocean Oil Corporation pour un montant de 900 millions de dollars, toujours selon la même source. Le consortium Eroton – composé de Midwest Gas et Mart Resources – aurait été choisi pour récupérer le champ OML 18 pour un montant de 1,2 milliard de dollars. Enfin, le groupe Cresten serait sélectionné pour le champ OML 25 en vente pour un montant de 500 millions de dollars.

Concurrence des opérateurs locaux

Cette opération est un nouveau signe du désengagement progressif de plusieurs majors pétrolières occidentales de leurs champs pétroliers arrivés à maturité, particulièrement dans la région du Delta du Nigeria, en proie à de nombreux actes de violence et où les infrastructures pétrolières ont souvent été l’objet de pillages et d’actes de vandalisme.

Il faut noter toutefois que Shell, qui a enregistré un chiffre d’affaires mondial de 451 milliards de dollars et un résultat net de 16,5 milliards de dollars en 2013, conserve ses nombreux autres actifs pétroliers au Nigeria – où il est présent depuis 1958 – notamment dans l’offshore et le gaz naturel liquéfié.

Ces transactions confirment également l’appétit et les nouvelles ambitions des opérateurs locaux, soutenus par le gouvernement fédéral nigérian. Depuis 2008, des opérateurs nigérians tels que Oando, Seplat ou Shoreline Natural Resources ont racheté pour plus de 5 milliards de dollars d’actifs cédés par des majors occidentales telles que Shell, Total, Eni, Chevron ou encore ConocoPhillips.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires