Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 2 janvier 2007 Lecture : 6 minutes.

Mbanié n’est pas gabonaise
– Je viens à travers ces quelques lignes exprimer, d’une part, ma fidélité à Jeune Afrique, un hebdomadaire sérieux dont j’ai eu l’honneur jusqu’ici de suivre l’évolution positive et, d’autre part, apporter un rectificatif à propos d’affirmations révoltantes, pour n’utiliser qu’un euphémisme. Je suis un citoyen de la République de Guinée équatoriale et, comme tout bon citoyen, j’aime mon pays et défends ses intérêts. Après lecture de votre article sur le sujet épineux du différend territorial entre la Guinée équatoriale et le Gabon (J.A. n° 2394), j’ai le devoir d’en contredire le contenu.
L’île de Mbanié n’est pas « sous la souveraineté de la République gabonaise », comme vous le dites, encore moins à l’intérieur des eaux territoriales du Gabon. L’occupation gabonaise de l’île de Mbanié constitue une violation indéniable du droit international. La Guinée équatoriale est un État de droit et une nation déterminée qui a décidé de défendre ses intérêts devant la justice internationale. Je rappelle également qu’il s’agit là d’un sujet très délicat à propos duquel une médiation des Nations unies est en cours.
Lino Sima Ekua Avomo
Ambassadeur, représentant permanent de la République de Guinée équatoriale auprès des Nations unies, New York, États-Unis

Réponse : Le qualificatif « sous souveraineté » peut effectivement paraître impropre tant que la Cour internationale de justice, à qui les deux parties ont décidé d’avoir recours, n’aura pas tranché. Celui de « sous administration gabonaise » aurait mieux convenu dans la mesure où Mbanié est actuellement prise en charge par un détachement de gendarmes gabonais. Mais de là à parler d’« affirmations révoltantes », il y a un monde, d’autant que nous n’avons nulle part écrit que l’îlot se situait à l’intérieur des eaux territoriales du Gabon. F.S.

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Pourquoi les Occidentaux nous haïssent-ils ?
– Pourquoi les Occidentaux haïssent-ils les Arabo-musulmans ? Pourquoi cherchent-ils à leur nuire ? Ce sont eux les vrais terroristes et non, comme le veut l’amalgame, les musulmans. Voici les faits :
– Le soutien inconditionnel et aveugle à Israël qui occupe des terres arabes, qui occupe la troisième Ville sainte de l’Islam, qui impose au peuple de Palestine un joug colonial des plus cruels, qui a mené au Liban une guerre dévastatrice et meurtrière. Les Arabes ne comprennent pas cette infinie compassion envers Israël. Après tout, l’Holocauste est un crime occidental, commis sur terre occidentale.
– L’Occident aide par tous les moyens les dirigeants arabes à se maintenir au pouvoir contre la volonté de leur peuple, des dirigeants corrompus et dictatoriaux qui ne cherchent qu’à mourir dans leur fauteuil et à y placer leur enfant pour leur succéder.
– Les Occidentaux se moquent sans vergogne des Arabes dans leurs films et leur presse et, comble de l’humiliation, de leur Prophète. Alors que les musulmans respectent et vénèrent les leurs. Si les musulmans donnent volontiers à leurs enfants des noms chrétiens et juifs (Moussa pour Moïse, Issa pour Jésus, Mariam pour Marie, Younès pour Jonas, etc.), la réciproque est tout simplement inconcevable !
– La colonisation de l’Irak, l’humiliation de son peuple et de son histoire.
– La colonisation de l’Afghanistan.
– Le génocide à petit feu du peuple tchétchène, l’impunité pour la Russie.
– La main basse sur le pétrole arabe.
Remédiez à ces injustices, libérez Jérusalem et vous éliminerez ainsi l’islamisme et tout le monde vivra en paix !
Fahmi Maysar, Sanchou, Tunisie

L’immigration profite à tous
– Vous mentionnez dans J.A. n° 2396 que le coût de la formation d’un chercheur avoisine 150 000 euros en Algérie. Pour apprécier l’impact de l’émigration, il est nécessaire de comptabiliser non seulement les dépenses, mais aussi les recettes. Un jeune diplômé sans emploi ou sous-employé ne va pas rapporter grand-chose. En revanche, s’il obtient un poste bien rémunéré à l’étranger, il va effectuer des transferts d’argent vers son pays d’origine. Ces versements seront bien supérieurs à ce qu’il aurait pu rapporter en demeurant chez lui. Ce migrant va également amener de nouvelles idées et soutenir le développement des affaires dans son pays d’origine. En tant que cadre à l’étranger, il pourra faciliter les échanges commerciaux entre son pays d’origine et sa nouvelle patrie. Une fois à la retraite, il ira passer une partie de ses vieux jours au pays et y réinvestira une bonne portion de son épargne retraite. L’immigration des cadres africains peut être profitable à tous.
Michel Marceau, Nice, France

Cacophonie des minarets
– Je suis un vieillard de 79 ans, malade du cur, ayant passé toute sa vie en Europe. Je suis rentré en Tunisie pour mourir dans la sérénité dans mon pays. J’étais malheureusement quotidiennement arraché à mon sommeil par les psalmodies du Coran diffusées du haut des minarets. J’ai séjourné dans une petite ville, La Goulette, pendant trois mois. Dans un rayon de quelques kilomètres, il y a trois ou quatre mosquées qui diffusent en même temps. Vous imaginez la cacophonie.
Je suppose qu’il y a des vieillards comme moi, des gens malades, des travailleurs en horaires décalés qui aspirent à trouver le repos et dormir tranquillement sans être constamment réveillés, et qui ne peuvent dire quoi que ce soit parce que c’est la religion. Est-il normal de l’imposer de cette façon ? Faut-il en souffrir continuellement ? Et subir cela parce que c’est « la parole de Dieu ». Ne dit-on pas que trop de religion tue la religion ?
J’ai discuté avec pas mal de gens à ce sujet. Ils auraient préféré le calme, mais n’osent rien dire. Également avec des touristes mécontents qui m’ont confié avoir séjourné à La Goulette dans un hôtel à proximité d’une mosquée, où ils n’ont pas trouvé le repos, parce que réveillés à l’aube et pendant la sieste.
Des habitants de cette ville me disaient : « Ici, les haut-parleurs résonnent tellement fort qu’ils t’arrachent le cur. » Pendant le ramadan, c’est pire ! Des gens ignorants diffusent les cassettes du Coran à l’intérieur des mosquées sans se soucier de la tranquillité des gens. Doit-on tout accepter au nom de la religion ? Ne pourrait-on pas, comme en Malaisie par exemple, grand pays musulman, prier dans le calme ? Et puis tout le monde ne veut pas prier ou aller à la mosquée. N’est-ce pas l’affaire personnelle de chacun ? Quant à moi, je suis retourné en France – d’où je vous écris. Je mourrai au moins dans la sérénité, que je n’ai pas trouvée dans mon pays.
Youssef N., Paris, France

Le destin des Arabes
– Faut-il rappeler le passé glorieux des Arabes pour s’interroger sur leur destin ? Ou faut-il se référer à l’islam pour déceler un espoir en une vraie renaissance ? Pour essayer d’analyser cette situation (de blocage) et d’interroger l’avenir, je pense qu’il faut évoquer et comprendre le « divorce » entre les intellectuels et le peuple d’un côté, et de l’autre les méfaits du pétrole arabe. Les intellectuels qui se sont détachés de la réalité quotidienne de ce monde arabe dont ils sont pourtant issus vivent en crise et beaucoup les taxent de « naïveté ». Quant aux ressources pétrolières, au lieu de faire entrer le monde arabe dans l’ère numérique, elles sont exploitées à des fins idéologico-religieuses transmises par la chaîne qatarie Al-Jazira et ses surs du Golfe en utilisant cette fois-ci les moyens technologiques les plus récents et les techniques de communication les plus modernes. Paradoxalement, ceux-ci sont utilisés non pas pour moderniser les esprits, mais pour les faire régresser. Une fois de plus, le monde arabe manque son rendez-vous avec l’Histoire.
Fathi Tounakti, Hammam Lif, Tunisie

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Erratum
Une erreur malencontreuse s’est glissée dans la légende de la photo p. 34 du document sur Al-Jazira dans notre n° 2397 : il ne s’agit pas de l’émir du qatar Cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani mais de Cheikh Hamad Bin Thamer Al Thani, président du conseil d’administration d’Al Jazeera Satellite Network.

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