Une africaine pour les Africains

Née en 1988 au Togo, elle a essaimé dans quinze pays d’Afrique de l’Ouest. Et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

Publié le 2 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

« Nous ne sommes pas une banque continentale, nous sommes une banque panafricaine. » Mandé Sidibé n’est président du conseil d’administration d’Ecobank que depuis six mois, mais il est déjà à son affaire. Il est vrai qu’il a été Premier ministre du Mali, de février 2000 à mars 2002, et qu’il est aujourd’hui vice-président de l’Adema, le parti au pouvoir au temps d’Alpha Oumar Konaré. Les responsabilités politiques, ça vous forge un orateur et, tout l’indique au premier contact, un homme de dialogue et de concertation.
À propos d’Ecobank, il insiste. Le groupe au Togo en 1988, qui a essaimé aujourd’hui dans quinze pays d’Afrique de l’Ouest*, n’est pas une banque comme les autres : « Depuis l’origine, nous sommes un groupe né en Afrique, basé en Afrique, avec un actionnariat africain. Nous ne sommes pas comme une banque internationale qui s’installe sur le continent et décide dès lors d’avoir une stratégie africaine. »
À l’époque où naît Ecobank, Mandé Sidibé est secrétaire général de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), où il est chargé de la politique monétaire. Il a alors 48 ans. Voilà trois ans qu’il a quitté Washington et le Fonds monétaire international (FMI), où il était entré en 1967, après une licence en sciences économiques obtenue à Paris. Il y occupe différents postes, dont celui de résident permanent au Tchad, de 1975 à 1977. En 1985, il intègre donc la BCEAO, où il restera dix ans. Entre 1992 et 1995, il exerce les fonctions de conseiller spécial du gouverneur. Conseiller spécial, il le restera, mais au service de son pays et plus particulièrement du président Konaré, à partir de 1996. Sidibé ne renie pas pour autant les lignes directrices de sa carrière que sont l’économie et les relations internationales. Elles lui valent de devenir par cooptation, en 1998, membre du conseil d’administration d’Ecobank, mandat qu’il mettra entre parenthèses le temps de sa primature.
S’il continue de figurer, dans son pays, parmi ceux qui comptent dans la perspective de la présidentielle d’avril prochain, Mandé Sidibé prend très à cur ses nouvelles fonctions à Ecobank – le conseil d’administration l’a élu à sa tête le 23 juin (voir J.A. n° 2373). Avant de passer la parole à Arnold Ekpe, directeur général depuis dix ans, il précise l’ambition qu’il nourrit : « Faire que ce groupe détenu et dirigé par des Africains soit de classe ?internationale et capable de jouer dans la cour des grands. » Objectif en partie atteint puisque Ecobank Transnational Inc. (ETI), la maison mère, pointe à la 44e place dans le classement annuel des 200 premières banques africaines établi chaque année par Jeune Afrique (hors-série n° 13).

* Bénin, Burkina, Cameroun, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Tchad et Togo.

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