Goukouni s’en va-t-en guerre
Publié le 2 janvier 2007 Lecture : 1 minute.
Exilé depuis une éternité à Alger, Goukouni Weddeye refait parler de lui. Le 19 décembre, l’ancien président a proposé ses services aux rebelles en lutte contre le régime tchadien. Après le déclenchement de leurs premières offensives, il avait déjà déploré leurs divisions, critiqué leurs erreurs tactiques et stratégiques, et douté de leur capacité à renverser le président Idriss Déby Itno.
Pour toutes ces raisons, il estime sans doute avoir un rôle à jouer dans la rébellion. Il est vrai qu’il peut se prévaloir d’une longue expérience en ce domaine. Ne fut-il pas l’un des tout premiers à combattre un pouvoir établi au Tchad ? À l’époque, il dirigeait, dans le nord du pays, le Front de libération nationale (Frolinat), fondé en 1966. Son adversaire était le premier président tchadien, Ngarta Tombalbaye. Avec le soutien de la Libye, il parvint à s’emparer du pouvoir, en 1979, et à prendre la tête d’un Gouvernement d’union nationale de transition (Gunt). En 1982, il sera brutalement évincé par Hissein Habré, son ancien allié.
Lors de son passage à la présidence, Goukouni provoqua un tollé général en décrétant la fusion du Tchad avec la Libye. En août 2001, les diverses tendances de l’opposition tchadienne tentèrent d’en faire leur représentant sur la scène internationale en le plaçant à la tête de la Coordination des mouvements politico-militaires et partis politiques du Tchad (Cemap). Une initiative sans lendemain. En octobre 2004, il avait rencontré Déby Itno, à Tripoli, pour évoquer son éventuel retour au pays. Mais la condition posée par le chef de l’État – sa renonciation à toute activité politique – lui avait paru inacceptable.
Aujourd’hui, Goukouni ne dispose plus que d’un très petit nombre d’hommes sur le terrain. Sa proposition a donc été accueillie froidement par les rebelles, qui se demandent à quoi il peut bien leur servir.
