Et de douze !

Publié le 2 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Douze ans après le départ du Gabon, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) accueillera le 1er janvier 2007 un douzième membre : l’Angola. Avec 1,73 million de barils/jour, celui-ci figurera au huitième rang des membres du cartel, devant la Libye (1,7), l’Algérie (1,4), l’Indonésie (0,87) et le Qatar (0,8). En termes de production, le poids de l’Angola est équivalent à celui du Royaume-Uni. C’est dire l’importance de ce ralliement pour l’organisation fondée en 1960 par l’Arabie saoudite, l’Irak, l’Iran, le Koweït et le Venezuela, ultérieurement rejoints par le Qatar, l’Indonésie, la Libye, les Émirats arabes unis, l’Algérie, le Nigeria, l’Équateur et le Gabon. Ces deux derniers s’en sont retirés au début des années 1990 – le prix du baril était alors inférieur à 20 dollars – afin de retrouver leur liberté de manuvre et d’attirer davantage de compagnies étrangères.
Aujourd’hui, la donne a changé : grâce (notamment) à l’action de l’Opep, le prix du baril se maintient autour de 60 dollars, et les investisseurs se disputent l’accès aux réserves des pays producteurs. Appartenir au cartel est devenu un privilège pour ces pays longtemps assujettis aux compagnies privées américaines, européennes ou chinoises. Le Soudan et l’Équateur l’ont bien compris, qui ont intégré l’organisation en tant qu’observateurs. Ce statut avait permis à l’Angola de se roder avant d’être officiellement admis, le 14 décembre à Abuja (J.A. n° 2397). Prochain rendez-vous le 15 mars, à Vienne, en Autriche.
En attendant, cette nouvelle adhésion ne devrait bouleverser ni l’équilibre du marché – l’Angola conservera son niveau de production actuel – ni la situation des compagnies étrangères présentes sur son territoire (ExxonMobil, Chevron, BP, Total, etc.). Selon l’Opep et l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’évolution prévisible de la demande et de l’offre ne sera pas affectée par un élargissement à douze ni même quatorze membres, la plupart des pays produisant à la limite de leurs capacités pour satisfaire les besoins du marché. Sauf crise majeure, celui-ci restera donc orienté à la hausse. À la grande satisfaction des industriels qui ont investi dans l’exploration et la production de pétrole et de gaz. Du côté des consommateurs, il semble que la récente envolée des prix ait été digérée, d’autant que l’effet en a été en partie atténué par la faiblesse du dollar.
Le regain de nationalisme chez les principaux producteurs et la vague de concentrations qui touche les compagnies pétrolières (comme celle, le 18 novembre, de Hydro et Statoil, en Norvège) incitent pourtant à penser que le véritable enjeu sera, à l’avenir, la maîtrise du marché. Grâce à l’admission de l’Angola, la part de l’Opep dans la production mondiale passe de 36 % à 37 %. Et de 75 % à 77 % s’agissant des réserves. Par les temps qui courent, c’est loin d’être négligeable.

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