Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 26 octobre 2004 Lecture : 5 minutes.

« Joola » : le naufrage de la justice
Le dossier du Joola – le navire qui a fait naufrage en septembre 2002 au large de la Gambie – est géré comme s’il s’agissait d’une simple catastrophe naturelle. Dans l’affaire du Joola, ni les personnes chargées de l’équipement du bateau, ni les responsables de la liaison maritime, ni les personnes chargées de la vente des tickets et de l’embarquement n’ont été inquiétés par la justice. Cette situation est d’autant plus surprenante que la justice sénégalaise est animée par des personnes d’une rigueur et d’une probité intellectuelle incontestables. Pourquoi ce silence alors que près de deux mille personnes ont péri dans des conditions atroces ? La justice avait-elle les moyens d’agir ? Avait-elle la liberté d’agir ? Craignait-elle les conséquences politiques graves d’une gestion pénale du dossier ?

Shirin contre Wangari
Vous avez consacré beaucoup plus de pages au Prix Nobel de la paix 2003, l’Iranienne Shirin Ebadi, qu’à celui remporté cette année par la Kényane Wangari Maathai. Pouvez-vous me dire pourquoi.
Réponse : Ce n’est pas tout à fait exact. Wangari Maathai a fait l’objet de deux articles successifs (J.A.I. nos 2283 et 2284) après l’annonce de l’attribution du Nobel, le 8 octobre. Shirin Ebadi, elle, n’en avait eu droit qu’à un seul (n° 2231). Ce n’est qu’à la remise du prix, en décembre 2003 (J.A.I. n° 2240), que nous lui avons consacré un ensemble de trois pages.

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« Oui » à l’exportation des valeurs
Beaucoup de citoyens à travers le monde s’interrogent sur la volonté des dirigeants des États-Unis d’imposer leurs visions philosophiques et politiques aux autres nations. Mais on sait que la tentation hégémonique des peuples les plus puissants sur les autres est une constante de l’histoire. J’allais dire : « Elle est de bonne guerre. » Et je donne raison aux Américains. Simplement, ceux-ci devraient comprendre que d’autres peuples, ailleurs, peuvent avoir aussi la prétention et le droit de voir leurs valeurs philosophiques, politiques, culturelles et religieuses s’exporter de par le monde, fût-ce sur le territoire des États-Unis. Ce serait peut-être là un des bienfaits de la mondialisation prônée par les mêmes États-Unis, et dont ils devraient se réjouir.

Précision
Le Crédit mutuel du Sénégal et les caisses du réseau Jemeni du Mali (et non pas Kongo Jigima, comme indiqué par erreur dans le n° 2284, p. 111) ont déposé une demande d’agrément auprès des autorités sénégalaises pour la création de la Banque des institutions mutualistes d’Afrique de l’Ouest (Bimao). Le Crédit mutuel français participera au capital de la Bimao à hauteur de 35 %.

Désunion européenne
Les drames de l’immigration clandestine abondent actuellement dans les médias. Que les Européens cessent de prétendre que les immigrés nuisent à l’Europe. Les Européens ont autant besoin des Africains que l’inverse. L’immigration clandestine est inévitable, l’homme étant toujours à la recherche d’une vie meilleure. Si les Européens veulent mettre fin à ce phénomène, ou du moins le réduire, il faut qu’ils agissent à la racine du mal, c’est-à-dire contre la pauvreté. Il faut encourager les délocalisations d’entreprises, fournir des aides importantes aux pays du Sud et garantir des emplois stables. Des solutions existent, seule une volonté européenne unie fait défaut, car si, d’un côté, Zapatero fait un premier pas en ce sens, Berlusconi se comporte à l’inverse en signant des accords de coopération policière avec la Libye.

Émigration : la solution
Le phénomène de l’émigration africaine en Europe pose de très graves questions. La réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne, le 18 octobre, en Italie, témoigne une fois de plus du cynisme des Occidentaux, insensibles aux drames que connaît la jeunesse africaine, qui tente de traverser dans des embarcations de fortune la Méditerranée à la recherche d’une vie décente. La formule qui consiste à ouvrir des « centres d’accueil » au Maghreb est dénuée de sens. Résoudre le problème durablement implique l’élaboration d’une politique d’investissements génératrice d’emplois – et d’espoir – dans les pays de départ.

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Quiz difficiles
J’aime beaucoup vos « Quiz » sur la langue française. Mais je les trouve difficiles. Cela me décourage parfois d’aller jusqu’au bout. Pour trouver certaines réponses, il faut piocher dans des livres spécialisés. Ne pourriez-vous pas, par ailleurs, diversifier les sujets ?
Réponse : Ces « Quiz » sont, pour nous, plus que des jeux. Ils sont un prétexte pour apporter des éléments de culture générale aux lecteurs. Des questions trop faciles ne leur apprendraient rien. Sachez, par ailleurs, que nous proposerons d’autres thèmes (économie, géographie…) dans les numéros à venir.

Il est temps de réformer l’ONU
nEn Irak, au nom d’une guerre illégale qui viole le droit international et, sous prétexte de combattre le terrorisme, on tue des femmes et des enfants. On nous a appris à nous, jeunes Africains, que la création de l’ONU permettrait de vivre dans un monde démocratique, de paix et de justice où les droits de l’homme, les droits des peuples, et l’intégrité et la souveraineté des États seraient respectés. Mais, parmi les pays fondateurs de l’ONU, il y a un qui ne respecte pas la Charte : les États-Unis. Pour cela, le débat sur la réforme des Nations unies et du Conseil de sécurité doit être le combat de tout citoyen du monde pour la paix, la justice et l’égalité.

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Stupeurs et tremblements !
Une erreur s’est glissée dans votre article intitulé « Ce que lisent les Marocains » (J.A.I n° 2283). L’écrivain Amélie Nothomb n’est pas française, mais bel et bien belge.
Réponse : Vous avez bien sûr raison. L’auteur de Stupeurs et tremblements revendique haut et fort ses origines belges. Mais elle est tellement présente dans le paysage médiatique des Français que ceux-ci tendent à se l’approprier…

Wade justement récompensé
En recevant, le 22 septembre, le Prix international des droits de l’homme décerné par l’International League for Human rights (J.A.I. n° 2282), Abdoulaye Wade voit ainsi une consécration de ses nombreuses années de lutte pour la démocratisation de son pays et le respect des droits de l’homme avant et après son accession a la présidence de son pays.

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