Un prof de philo en campagne

Publié le 25 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.

« J’ai animé un meeting à Sfax, ma ville natale. La salle des fêtes où il s’est déroulé était pleine à craquer. Il y avait près de six cents personnes. Seuls trois ou quatre sièges étaient restés vides. Ce sont ceux-là que les cameramen de Tunis 7 [la chaîne de télévision nationale, NDLR] ont cru devoir filmer. Ces derniers ont en outre serré les plans de manière à ne montrer que la première rangée des militants », a expliqué Mohamed Ali Halouani, au cours d’une conférence de presse, le 20 octobre, à l’hôtel Oriental Palace, à Tunis.
Ce professeur de philosophie de 57 ans, candidat du parti Ettajdid (la « Rénovation », 5 sièges au Parlement) à la présidentielle du 24 octobre, qui a bénéficié du soutien de personnalités indépendantes au sein d’une « Initiative démocratique », s’est beaucoup plaint de « l’occultation quasi totale » de sa candidature par les médias locaux, publics ou privés. Il s’est plaint aussi de l’interdiction de son manifeste par les responsables du ministère de l’Intérieur.
« Pourtant, a-t-il expliqué, nous agissons dans le cadre de la loi. Notre combat est politique. C’est un combat d’idées, pacifiste et non violent. » Et d’ajouter : « Nous sommes dans notre droit et nous n’avons peur de rien. »
À l’exception de ces deux griefs, la campagne du « vrai candidat opposant » – les deux autres candidats de l’opposition ayant affiché d’emblée leur soutien au président sortant – s’est plutôt bien déroulée. Meetings populaires à Gafsa, Sfax, Hammam-Lif, Tunis, Bizerte… Affichage un peu partout dans le pays. « Nous sommes allés à la rencontre des gens, dans les lieux publics. Nous avons pu ainsi distribuer, durant les onze premiers jours de campagne, 200 000 exemplaires du manifeste électoral de notre parti pour les élections législatives », explique Halouani.
Hier encore peu connu en dehors des cercles d’initiés, cet homme de science et de conscience – il a su mener en parallèle une double carrière universitaire et politique – goûte aujourd’hui à sa notoriété naissante. Et promet, dans un arabe châtié : « Notre  »Initiative démocratique » ne s’arrêtera pas à la proclamation des résultats des scrutins présidentiel et législatif. Elle se poursuivra, afin de sortir la population de sa torpeur et de jeter les bases d’une nouvelle pratique politique dans notre pays. »

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