Réticences maghrébines

Publié le 25 octobre 2004 Lecture : 1 minute.

Contrairement à leurs voisins libyens, les responsables algériens, tunisiens et marocains ont accueilli assez fraîchement la proposition germano-italienne de créer des « centres d’accueil » pour clandestins en partance vers l’Europe.
Selon la gendarmerie algérienne, près de 28 900 immigrants auraient été refoulés aux frontières méridionales et occidentales du pays entre 1992 et 2003. Condamnées pour séjour clandestin, prostitution et trafic de drogue ou de devises, des centaines de Subsahariens peuplent par ailleurs les prisons algériennes. Mais les forces de sécurité se heurtent à de sérieuses difficultés pour contrôler le Sahara, un territoire aussi vaste que la France. Du coup, les frontières ont tendance à se transformer en passoires. Dans les années 1980, lors du conflit entre le Niger et le Mali, Alger avait certes accepté de créer des centres d’accueil pour réfugiés, mais rien n’indique qu’il soit disposé à rééditer l’expérience pour complaire aux Italiens et aux Allemands.
Le Maroc est naturellement confronté au même phénomène. Des embarcations bourrées de clandestins échouent régulièrement sur la côte espagnole, près de Gibraltar. Pour tenter de mettre un terme à cette dramatique situation, les deux pays ont conclu un accord de partenariat. Selon Mohamed Yassine Mansouri, du ministère marocain de l’Intérieur, la stratégie mise en place comporte trois volets : 1. travail de proximité et d’information sur le terrain ; 2. action de renseignement et de contrôle permanent ; 3. interception des embarcations clandestines. Quatre cents agents sont chargés de surveiller le littoral méditerranéen. En septembre dernier, Rabat a annoncé le démantèlement de 361 réseaux d’immigration illégale.
La Tunisie coopère, elle aussi, étroitement avec les autorités italiennes. Des gardes-côtes patrouillent en permanence dans les eaux territoriales afin d’intercepter les embarcations naviguant en direction des côtes siciliennes. De nombreux clandestins sont arrêtés et les passeurs condamnés à de lourdes peines de prison. Alors, verra-t-on un jour des « guichets européens de l’immigration en Afrique du Nord » ? À suivre.

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