Rentrée chahutée à RFI

Une nouvelle grille prudente, mais du grabuge à la direction.

Publié le 26 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.

La nouvelle équipe de Radio France Internationale (RFI) dirigée par Antoine Schwarz fera sa rentrée sans son directeur général adjoint chargé des antennes et de l’information. Alain Ménargues, qui succédait à Gilles Schneider passé à Radio France avec l’ancien PDG Jean-Paul Cluzel, a présenté le 18 octobre sa démission à la suite de la polémique provoquée par ses propos sur les Juifs et Israël. Interrogé par Radio Courtoisie le 12 octobre sur son livre Le Mur de Sharon (Presses de la Renaissance), Alain Ménargues avait notamment déclaré qu’Israël était un « État raciste », des propos jugés inacceptables par le ministère français des Affaires étrangères. Cette démission est intervenue quelques jours après qu’Antoine Schwarz eut présenté la nouvelle grille de rentrée de la station mondiale.
L’homme de 61 ans nommé en juin dernier pour prendre la suite de Jean-Paul Cluzel n’a pas annoncé de changement spectaculaire le 12 octobre : neuf nouvelles émissions seulement sur quarante-huit. Il est vrai que la formule « Tout actu » lancée et peaufinée par l’équipe Cluzel, connaît un franc succès. « Alterner info traditionnelle et magazines est un bon format, qui marche aussi à LCI », a souligné Antoine Schwarz. Pour lui, il convient donc « de faire fructifier cet héritage ». Pas de révolution, mais une continuité aussi bien dans la grille que dans les priorités définies par RFI.
Avec plus de la moitié de ses auditeurs en Afrique – 24 millions sur 40 -, le PDG de la « radio mondiale » entend consolider cette position, voire « africaniser » encore davantage la chaîne. Reste à savoir si le budget sera à la hauteur des ambitions annoncées…
Autre dossier prioritaire : la relance de RMC Moyen-Orient, tant au niveau de la programmation que de la diffusion, afin de reconquérir les parts de marché arabophone récemment perdues en faveur de Radio Sawa, lancée par le gouvernement américain en 2002.
L’Europe est la troisième zone géographique où veut se développer RFI. Avec 25 pays membres, l’Union européenne devient un ensemble incontournable. Objectif : ouvrir des antennes en Roumanie, en Bulgarie, en Norvège, en Lituanie, au Portugal ou encore en Russie. Quant à la Chine, c’est le dernier défi – et non des moindres ! – à relever par l’équipe d’Antoine Schwarz. S’il existe déjà une rédaction en mandarin, qui émet deux fois par jour dans l’empire du Milieu, elle a besoin d’être étoffée.
La radio est évidemment le médium privilégié de RFI, mais il n’est pas le seul. Alain Ménargues a rappelé que le site Internet, qui enregistre déjà 1,2 million de visites mensuelles, présente un potentiel important. « Et pourquoi pas demain une télé ? » a lancé le directeur de l’information. Forte de 400 journalistes, de 300 correspondants dans le monde entier et de programmes diffusés en 20 langues, RFI envisage de participer au projet de chaîne internationale française, CII, pour l’instant au point mort. Les dirigeants ont toutefois précisé que les discussions n’ont pas encore été entamées sur ce point avec le gouvernement français.

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