Macky Sall passe le grand oral

Publié le 25 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.

C’est un Macky Sall « métamorphosé » qui a présenté son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, le 20 octobre. Nommé le 21 avril, le Premier ministre, jusqu’ici
perçu comme un simple faire-valoir, a surpris ses compatriotes (qui suivaient les débats en direct à la télévision nationale et sur les ondes des radios privées) en tenant la dragée haute notamment aux ténors de l’opposition (Ousmane Tanor Dieng, Amath Dansokho,
Aminata Mbengue Ndiaye, Madior Diouf).

Concret, pragmatique, alignant faits, chiffres et dates, le chef du gouvernement a donné l’impression de maîtriser ses dossiers et d’avoir les moyens d’apporter les solutions
appropriées aux problèmes des Sénégalais. Au point de susciter dans la presse, peu suspecte de complaisance envers le président Abdoulaye Wade, de gros titres élogieux.
Sur l’agriculture, la santé, l’éducation, la lutte contre le chômage, le coût de la vie, Sall a décliné des promesses assorties de modalités et de dates de réalisation. Il a ainsi prévu le passage à court terme du taux de croissance de 6 % aujourd’hui à « au moins
8 % » ; une modernisation de l’agriculture ; la réforme du système de sécurité sociale
(pour permettre à toute femme qui travaille de pouvoir prendre en charge ses enfants et son époux) ; le redémarrage de la liaison maritime Dakar-Zinguinchor, interrompue depuis le naufrage du Joola, en septembre 2002 ; le renforcement du parc de la société de transport urbain Dakar Dem Dik et des wagons du « Petit train bleu », qui relie la banlieue au centre-ville de la capitale.
Comme pour raviver la flamme dans une opinion impatiente de voir les promesses de l’alternance de mars 2000 se traduire par des changements concrets dans leur quotidien, le Premier ministre a annoncé que l’augmentation des salaires décidée par le chef de
l’État en août va être effective à partir de la fin du mois d’octobre. Il a également
proclamé que « le pays sera un vaste chantier à partir de 2005 », avec l’exécution du Programme d’amélioration de la mobilité urbaine (Pamu, un plan de construction de routes et d’échangeurs à Dakar et dans certaines grandes villes du pays chiffré à 74 milliards de F CFA).

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Tirant les leçons du départ de son prédécesseur, Idrissa Seck, qui avait suscité l’ire du palais pour ne s’être pas suffisamment engagé sur les grands chantiers du chef de l’État dans son discours de politique générale de février 2003, Sall a pris sur lui de rassurer
les députés sur « l’avancement » des projets de construction de l’aéroport de Ndiass, de l’Université du futur africain, du chemin de fer à grand écartement Dakar-Ziguinchor.

Toujours pour éviter les erreurs du passé, le chef du gouvernement a banni le « je », invoquant « la vision du chef de l’État » tout au long des débats. À la question du député socialiste Khalifa Sall « vous avez déclaré dans Jeune Afrique/l’intelligent que
vous alliez faire réélire Wade. Comment entendez-vous vous y prendre ? », le Premier ministre a répondu : « Par le bilan. Nous allons, par des actes concrets, montrer à nos
compatriotes que nous sommes porteurs d’un projet constructif et réaliste. »

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