Haro sur la peine de mort en Afrique

Publié le 26 octobre 2004 Lecture : 1 minute.

Il y a quinze ans, un seul pays d’Afrique, le Cap-Vert, n’avait pas recours à la peine capitale. Aujourd’hui, si l’on en croit une étude récente d’Amnesty International, dix pays ont mis la peine de mort hors la loi, et dix autres l’ont abolie en pratique.
L’opposition aux exécutions a été particulièrement forte en Afrique de l’Ouest, où le nombre de pays de la Cedeao contestant ce type de châtiment est passé de un à dix. De même, en Afrique australe, l’Angola, le Mozambique, la Namibie, l’île Maurice et l’Afrique du Sud ont opté pour une législation moins radicale. Et même si la peine capitale est encore officiellement appliquée au Malawi et en Zambie, les dirigeants de ces pays ont affirmé qu’ils ne signeraient pas les ordres d’exécution.
Au Kenya, le président Mwai Kibaki a commué les sentences de 200 personnes attendant dans les couloirs de la mort en prison à vie et souhaité qu’aucune exécution n’ait lieu sous son régime. Ce n’est pas le cas en Ouganda, où 417 personnes languissent dans la prison de Luzira, non loin de Kampala. En mars 2003, trois soldats reconnus coupables de meurtre sont passés devant un peloton d’exécution. En 1999, 28 hommes ont été pendus. Aujourd’hui, Edmary Mpagi, qui a arpenté pendant dix-huit ans le couloir de la mort avant que son innocence ne soit reconnue en 2000, se bat pour faire interdire la peine capitale. Mais, dans le Livre blanc présenté par la ministre de la justice Janat Mukwaya sur la transition politique, en septembre 2004, il est dit noir sur blanc que « la peine de mort restera obligatoire pour les crimes de sang, vol aggravé, kidnapping avec intention de tuer et abus sur mineur de moins de 15 ans ». Le combat d’Edmary Mpagi sera d’autant plus difficile que loin des cours de justice, les lynchages ne sont pas rares… en Ouganda comme ailleurs.

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