Halwa et coco râpé

Publié le 25 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.

Crustacés « customisés », purées énergétiques, pâtes au cacao, légumes spaghettis, crème de cuisine au soja… Une nouvelle vague de produits a été présentée lors du Salon international de l’alimentation (Sial), qui s’est déroulé du 17 au 21 octobre à Paris et auquel ont participé quelque 5 300 exposants venus de 100 pays, dont 14 africains.
« Les moeurs alimentaires bougent, l’innovation aussi », explique Cécile Bassot, la commissaire générale de la manifestation. Le choix des aliments dans les pays riches est loin de n’être qu’une affaire de goût… La seule qualité des aliments, dans un marché de l’agroalimentaire très concurrentiel, n’est plus suffisante pour conditionner l’acte d’achat. Les innovations tiennent donc, plus que jamais, compte des modes de consommation (à la maison, au travail, sur le pouce, dans des lieux branchés) et de l’évolution des attentes des consommateurs. Exit l’axe terroir et tradition, place dorénavant aux produits liant sophistication, modernité et, du point de vue de l’emballage, ingéniosité croissante. « Les tendances vont aussi à la fonctionnalité, aux bénéfices santé, à l’exotisme et au nomadisme, un concept d’alimentation hors du foyer qui répond de plus en plus aux conditions de vie et du travail à la ville », précise la dernière enquête du Sial.
Les poids lourds de l’industrie agroalimentaire en Afrique (Afrique du Sud et Maghreb) tentent tant bien que mal de se mettre au diapason des exigences des consommateurs européens et américains, dont les portefeuilles permettent d’acheter des produits à forte valeur ajoutée. L’Afrique du Sud a notamment présenté une nouvelle boisson, la Wild Africa Cream Liqueur, au goût savoureux de noix de caramel.

Tandis que la société marocaine Sonamia a fait la promotion de son couscous de riz « sans gluten », et La Monégasque du Maroc de ses tapas d’anchois marinés en barquette. La Grande Fabrique de confiserie orientale de Tunis développe, quant à elle, ses produits à base de halwa (graine de sésame broyée) comme le Chamidoo au chocolat (pâte à tartiner).
Mais, dans l’ensemble, les agro-industriels du Maghreb font valoir leurs produits phares : la sardine Pilchardus, dont le royaume chérifien est le premier producteur mondial, ou encore les agrumes, les dattes ou l’huile d’olive. Certains se lancent dans la production biologique, un créneau en développement avec des clients en quête de « naturalité ».

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L’Afrique subsaharienne et l’océan Indien, rassemblés sous un même pavillon, jouent plutôt sur le côté exotique de leurs produits : fonio, couscous de mil, coco râpé, jus d’ananas… « Nous devons faire face à une forte concurrence asiatique et latino-américaine, explique Marie-Andrée Tall, la présidente de l’Association Afrique Agro Export. Et nos avantages tendent à s’estomper avec la réduction des préférences tarifaires européennes. Nous devons donc être plus dynamiques et améliorer la qualité et la disponibilité de nos produits. »
L’Afrique doit investir dans le secteur de l’agroalimentaire si elle veut sortir du sous-développement et ne plus brader ses matières premières sur le marché international pour que les autres en assurent la transformation et captent au passage l’essentiel des plus-values.

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