Bush et Kerry au coude à coude

À une semaine de l’élection présidentielle, le chef de l’État et son challengeur démocratesont crédités l’un et l’autre de 48 % d’intentions de vote.

Publié le 25 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.

Si le scrutin avait lieu en France, le résultat ne ferait aucun doute : John Kerry serait le prochain président des États-Unis. Mais les électeurs seront américains, et, à une semaine du vote, c’est l’égalité parfaite entre le candidat démocrate et le président sortant, le républicain George Walker Bush : 48 % d’intentions de vote pour l’un et l’autre, selon un sondage Wall Street Journal/NBC News.
Une autre particularité de ces sondages sur les intentions de vote est qu’ils n’ont pratiquement pas bougé depuis le mois de mars. Le score de Bush a évolué entre 45 % et 48 %, celui de Kerry entre 42 % et 46 %. La convention républicaine de New York avait donné un net avantage à Bush, mais l’excellente prestation de Kerry dans les trois débats télévisés l’ont remis en selle. Troisième particularité de cette campagne 2004 : elle a tourné au référendum sur le bilan et la personnalité de Bush. L’écrasante majorité des électeurs républicains vote pour lui plutôt que contre Kerry. En revanche, il semble que chez les démocrates, davantage d’électeurs votent plutôt contre Bush que pour Kerry.
Malgré l’incertitude sur le résultat final, les démocrates paraissent avoir quelques raisons d’y croire. Traditionnellement, les fortes participations sont favorables aux démocrates. Or, selon l’indice Nielsen, il semble bien que l’élection 2004 soulève un grand intérêt. Les démocrates espèrent, du coup, que les jeunes, les minorités et les électeurs à faible revenu afflueront aux urnes. Le débat sur la couverture sociale commence à prendre une dimension européenne : la moitié des Africains-Américains n’ont pas d’assurance maladie, et une partie de la classe moyenne est, elle aussi, concernée. De même, dans des États clés comme la Floride et l’Ohio, les nouveaux inscrits démocrates sont 250 % plus nombreux qu’il y a quatre ans, alors que l’augmentation des nouveaux inscrits républicains n’est que de 25 %. Enfin, il est probable que les 7 % à 8 % d’électeurs encore indécis voteront pour Kerry.
Kerry est catholique, mais le vote catholique n’est pas monolithique et il ne lui est donc pas acquis. Sur les trente-deux dernières années, il s’est réparti entre trois présidents républicains et quatre démocrates.
Le vote populaire ne suffira pas à départager les candidats. Le président et le vice-président ne sont pas désignés directement par les électeurs. En 2000, le démocrate Al Gore avait recueilli plus de voix que Bush. Le vote définitif appartient au collège électoral. Il est composé de 538 grands électeurs, soit 1 pour chacun des 535 membres du Congrès, plus 3 pour le district de Columbia. Il faut donc réunir 270 voix pour l’emporter. (Dans tous les États, sauf deux, la liste qui obtient la majorité relative obtient la totalité des grands électeurs attribués à cet État.)
À l’heure actuelle, selon l’Associated Press, les 26 États qui ne peuvent échapper à Bush (dont le Texas, 31 voix) lui apporteront 222 voix électorales. Kerry peut compter sur le district de Columbia plus 16 États importants, dont la Californie (55 voix) et l’État de New York (31 voix), soit un total de 217 voix.
L’issue de l’élection se jouera donc sur les 99 voix qui restent dans 8 États. Il en faudra 48 à Bush et 53 à Kerry. Les trois États les plus contestés sont la Floride (27 voix) et l’Ohio (20 voix), cités plus haut, et la Pennsylvanie (21 voix). La victoire ira à celui qui l’emportera dans deux de ces États.
Cinq autres États sont en balance : l’Iowa, le Wisconsin, le Nouveau Mexique, le Nevada et le New Hampshire.

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