Taxis interdits aux hommes
En combattant la mixité, les autorités uvrent à l’émancipation des femmes.
Publié le 25 septembre 2006 Lecture : 1 minute.
La cause des femmes avance chaque jour un peu plus en Iran. Désormais, elles peuvent devenir propriétaires et conductrices de taxi. À condition d’arborer un hijab cachant parfaitement leurs cheveux. Le phénomène est encore marginal. Il était seulement toléré jusqu’à présent et ne concerne que quelques dizaines de véhicules. Mais il se développe. À Téhéran, comme dans d’autres grandes villes. Les femmes taxis touchent en moyenne entre 13 et 20 dollars par jour. Ce sont souvent des veuves de la guerre Iran-Irak (1980-1988), qui trouvent là un moyen de gagner en autonomie et de subvenir aux besoins de leur progéniture orpheline.
Les taxis conduits par des femmes sont réservés aux clientes du même sexe, ainsi qu’aux enfants. Pour cette clientèle, c’est un vrai plus. Pas seulement parce que les femmes ont la réputation d’être meilleures conductrices, mais surtout parce que ce système bannit tous les désagréments qui découlent de la présence d’hommes dans un taxi collectif : gestes déplacés, allusions salaces, harcèlement sexuel, voire tentatives de viol Fait amusant, pour ce qui constitue un progrès social de la cause des femmes, cette petite révolution est soutenue par des Iraniens de la frange la plus conservatrice. Jusqu’à maintenant, ces derniers refusaient de laisser leurs femmes sortir et prendre un taxi seules, de peur qu’elles ne soient exposées à des avances mal placées.
Cette drôle d’évolution ne se limite pas à l’Iran, et ne s’explique pas uniquement par les rigueurs de la loi islamique, qui proscrit la mixité dans les lieux publics. Elle s’inscrit au contraire dans une tendance que l’on peut observer un peu partout dans le monde. Au Japon comme en Égypte, les compagnies de chemin de fer ont ainsi instauré des wagons interdits aux hommes. Et des taxis réservés aux femmes ont également fait leur apparition à Londres, à Dubaï et à Rio de Janeiro
