Le calcul de Ben Laden

Publié le 25 septembre 2006 Lecture : 1 minute.

Oussama Ben Laden n’est pas, ou n’était pas, qu’un illuminé. Lorsqu’il a conçu les attentats du 11 Septembre, il n’était pas mû par la seule haine des « judéo-croisés » mais par un calcul politique, aussi rationnel que détestable. Il voulait, à la fois, élargir les rangs de l’islam radical, susciter de nouvelles vocations militantes en montrant aux musulmans qu’on pouvait frapper l’Amérique au cur, et affoler l’Occident au point de le précipiter dans une suite d’erreurs fatales.

Il avait vu juste. Cinq ans plus tard, les réseaux terroristes se sont multipliés, en Asie, en Europe, en Afrique, au point de former une inépuisable nébuleuse. Les attentats ne sont pas près de cesser. Les islamistes progressent dans toutes les élections qui leur sont ouvertes et, parallèlement, l’Occident a fait faux pas sur faux pas. [] Oussama Ben Laden a remporté cette manche, mais est-ce à dire que l’islam radical marche vers une inéluctable victoire ? Qu’un monde islamique réuni par la violence et l’affirmation de son identité religieuse peut reprendre l’expansion de ses premiers siècles ? Beaucoup des jeunes islamistes en sont convaincus. Certains Occidentaux en viennent à le craindre, mais c’est oublier qu’il y a plusieurs islamismes qui ne se réduisent pas au messianisme d’al-Qaïda.
La « guerre » contre le terrorisme est, avant tout, politique. Elle ne se gagnera qu’à condition de cerner les causes du bouillonnement musulman, de le canaliser et d’y répondre. Ce ne sera pas aisé ? Non. Raison de plus pour ne pas fuir dans les simplismes.

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