Boom des banques islamiques
Standard & Poor’s (S&P) a publié, le 19 septembre, la première étude exhaustive sur les institutions financières islamiques*. Ses résultats ont été présentés et commentés le même jour à Paris par Emmanuel Volland, directeur de S&P, lors d’une conférence sur les banques du Moyen-Orient, de Turquie et de Malaisie. Selon le spécialiste Anouar Hassoune, les actifs gérés conformément aux principes de la charia (prohibition de l’intérêt, de la spéculation, des jeux, de l’alcool) ont progressé de 11 % par an en moyenne au cours des années 1995-2005. Ils sont estimés aujourd’hui à 400 milliards de dollars, dont 300 milliards dans les pays du Golfe, 60 milliards en Asie, 5 milliards en Europe et autant aux États-Unis. Ce boom devrait, selon S&P, se poursuivre. Le marché bancaire offre un potentiel de 4 200 milliards de dollars. Encore très opaque, la « nébuleuse bancaire islamique » gagnerait à être mieux réglementée et évaluée. Sur les 300 établissements connus, rares sont ceux qui se soumettent au rating des agences indépendantes. Ex-agent de change, le groupe saoudien Al-Rajhi possède aujourd’hui la première banque islamique (25,3 milliards de dollars d’actifs). Loin devant Dubai Islamic Bank, historiquement la première à s’être lancée en 1975 sur ce créneau très rentable (le retour sur fonds propres est de l’ordre de 30 %).
* Islamic Finance Outlook, 2006, 84 pages.
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