Cameroun : plusieurs manifestations interdites à Yaoundé après l’arrestation de l’opposant Maurice Kamto

Les manifestations prévues à Yaoundé début février ont été interdites ce 31 janvier dans un communiqué du préfet du département du Mfoundi. Cette décision intervient cinq jours après une vague de marches contre la réélection de Paul Biya à la tête du Cameroun à la suite desquelles le principal opposant Maurice Kamto a été arrêté.

L’opposant Maurice Kamto, ici le 8 octobre 2018 à Yaoundé, avait été arrêté le lundi 28 janvier. Photo d’illustration. © REUTERS/Zohra Bensemra/File Photo

L’opposant Maurice Kamto, ici le 8 octobre 2018 à Yaoundé, avait été arrêté le lundi 28 janvier. Photo d’illustration. © REUTERS/Zohra Bensemra/File Photo

Publié le 1 février 2019 Lecture : 2 minutes.

« Les marches de revendication, de protestation et de désapprobation projetées à Yaoundé les 1er, 2, 8 et 9 février (…) sont interdites pour des nécessités de préservation de l’ordre public », précise le communiqué de Jean-Claude Tsila, préfet du département du Mfoundi dont fait partie Yaoundé.
« Le préfet demande par conséquent à tous les organisateurs de ces marches de bien vouloir renoncer à leurs projets », selon le communiqué, lu à la radio d’État.

Le 1er était prévue une marche « en réplique aux manifestations illégales organisées par le parti d’opposition, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) », organisée par un collectif peu connu. Les marches du 2 et du 9 étaient elles prévues par le MRC.

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>>> À LIRE  – Cameroun : l’opposant Maurice Kamto accusé d’« incitation à l’insurrection »

Le leader du parti et principal opposant depuis la présidentielle où il est arrivé deuxième, Maurice Kamto, a été arrêté lundi, deux jours après une vague de manifestations non autorisées dans plusieurs villes du Cameroun. Détenu au Groupement spécial d’opérations (GSO, unité d’élite de la police), il va faire l’objet d’une enquête pour huit infractions qui lui sont imputées, dont la « rébellion » et l’ »incitation à l’insurrection », ont indiqué ses avocats dans la nuit de mercredi à jeudi.

« Confiance » dans la justice

Parmi les autres infractions imputées à Maurice Kamto figurent « l’attroupement », « l’hostilité à la patrie », « le trouble à l’ordre public, l’association de malfaiteurs », a déclaré l’un de ses quinze avocats, Me Sylvain Souop, au cours d’une conférence de presse. Les 200 personnes qui ont été interpellées samedi, selon le parti, font l’objet d’enquêtes préliminaires pour les mêmes infractions. « Il y a une qualification des faits avant même que les gens aient été entendus », a dénoncé l’avocat.

Il souligne toutefois que son client « va bien ». « Il a le moral, il est serein et il a été entendu en présence du directeur général de la Police judiciaire », a-t-il ajouté.

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Lors du point de presse, le MRC a démenti avoir organisé samedi des manifestations à l’étranger durant lesquelles plusieurs ambassades en Europe ont été saccagées par des manifestants. « Kamto dénonce ce vandalisme des représentations diplomatiques, il n’a jamais envoyé qui que ce soit casser quoi que ce soit », a affirmé Me Sylvain Souop.

Maurice Kamto, ancien ministre de la Justice de Paul Biya, « fait confiance à la justice du Cameroun », a conclu son avocat.

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